Il a annoncé à son auditoire son intention de changer la législation de manière à permettre au CSA et au Conseil d'Etat d'interdire administrativement AI Manar sans attendre que la chaîne soit jugée ou condamnée pénalement. La précipitation du Premier ministre ne s'explique que par sa conviction que l'accusation portée contre Al Manar est outrancière et que la justice pénale ne prononcera aucune sanction. Pour satisfaire ses hôtes, il choisit donc d'introduire une loi d'exception. C'est sous l'impact des activistes et militants du Crif qui pousse l'opinion publique française à se demander si le Crif n'est un gouvernement parallèle à celui de la République française du moment qu'il a vraisemblablement une autorité sur les émotions et les indignations, il contrôle la pensée et régie l'octroi de la carte du nationalisme et du patriotisme aux Français. On ne voudrait pas s'attarder sur les faits qui confirment l'influence grandissante du lobby sioniste en France, mais relever le fait que si les organisations juives et sionistes maintiennent la pression sur les institutions officielles, la situation serait semblable à celle des Etats-Unis où la prise de décision ne se fera plus sans en référer au lobby sioniste. Voici quelques exemples de ces associations qui ont pignon sur la faisabilité de la décision politique française : Congrès juif mondial, American Jewish Diffamation, Congres Juif Européen, Consistoire central de Paris, Agence juive, Likoud de France, KKL de France, la WISO (une association féminine des œuvres caritatives des femmes sionistes qui regroupe plusieurs associations), le Betar (milice), la Ligue de défense juive (milice), Service protection de la communauté juive, Clubs Krav Maga-Action-Police (CFTC)- Union des étudiants juifs de France (Opération « surveille ton net »)- Mouvement Siona, (Collectes de fonds en soutien à Tsahal). Le sionisme veut faire fonctionner le monde selon le principe : « Celui qui est contre moi est un antisémite ». Les laboratoires de pensée think tank La mise en œuvre de la politique israélienne est élaborée dans des institutions scientifiques qui travaillent selon la ligne sioniste politique et religieuse à laquelle adhèrent la plupart des boîtes à penser américaines, connues pour leur alignement sur la tendance politique sioniste de l'Etat israélien. Soumise à une idéologie de pensée prédéfinie par les dirigeants acquis à la cause sioniste, la production scientifique des boîtes à idées sont de véritables armes de prise d'orientation et d'influence au sein des instances de tous les paliers impliqués dans la décision stratégique américaine. C'est la recette du succès sioniste sur le double plan politique intérieur et extérieur américain. L'influence est permanente sur la presse, les législateurs, les élites politiques, sur les institutions économiques et politiques, les organisations internationales, la société civile, l'opinion publique. Les boîtes à idées sont génitrices d'idées épousées par l'élite dirigeante pouvant être assimilées à de véritables programmes d'Etat au service exclusif du sionisme. Le programme actuel du président George Bush s'est largement inspiré des travaux de recherche du Project for the New American Century (PNAC) qui est à l'origine de la guerre des civilisations, l'invasion de l'Irak, la destitution des talibans et de la croisade contre le terrorisme qui n'est qu'une croisade contre l'Arabe et le musulman. C'est aussi le cas de l'institut spécialisé des relations internationales au niveau du Moyen-Orient, en l'occurrence, Washington Institute for Near East Policy (Winep) fondée par Martin Indyk, un des idéologues qui ont été employés par l'AIPAC. Un bon nombre de l'état-major du président actuel des Etats-Unis ont été employés par des boîtes à idées prosionistes, à l'instar de Richard Perle, Paul Wolfowitz, ou ont des relations « scientifiques » avec d'autres boîtes à idées qui collaborent très étroitement avec le Winep. Le point de vue du Winep est systématiquement repris dans US News & World Report et dans The New Republic, dont les dirigeants ou propriétaires, MM. Mortimer Zuckerman et Martin Peretz, font partie du conseil de cette organisation (10). Les décideurs de la Maison-Blanche admettent volontiers l'impact des boîtes à idées dans la conception de la politique guerrière et préventive américaine, notamment depuis que le président républicain Ronald Reagan a contrôlé la Maison-Blanche. C'est sous le règne des démocrates, surtout après le refus du président Clinton de satisfaire leurs revendications de contrôle militaire de l'Irak, que les néoconservateurs ont tissé le réseau de la domination du monde à travers la promotion de leurs idées dans le milieu exécutif du Congrès et du Sénat, tout en s'aliénant une presse prédisposée à épouser toutes les thèses du colonialisme et de la guerre préventive contre l'ennemi réel ou imaginaire. Le travail des néocons a été accompli grâce à la mise en place où à l'exploitation de la voie scientifique pour convaincre. C'est ainsi que les relations enchevêtrées les unies aux autres ont réchauffé les théories du colonialisme, de la guerre préventive et surtout de la notion du bien contre le mal. On citera entre autres boîtes à idées dédiées exclusivement à l'endoctrinement et à la désinformation l'American Entreprise Institute (AEI), le Middle East Media Research Institute (MEMRI), Hudson Institute (HD), Washington Institute for Near East Policy (WINEP), Middle East Forum (MEF), Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA), Center for Security Policy- (CSP) sous l'égide et la bienveillance du Project for New American Century (PNAC). Notons aussi que l'exécution des projets sionistes au Moyen-Orient a été possible par la grande pénétration des juifs sionistes dans les différentes administrations de l'exécutif étas-unien notamment dans le département d'Etat des Affaires étrangères ou Goldberg révèle Jewish Power, remarque qu'en « 1991, au point culminant de la confrontation du gouvernement avec Israël, pas moins de sept des dix-neuf secrétaires-adjoints au département d'Etat étaient juifs » (11). La dictature des médias Après le contrôle de la pensée et son formatage à travers la littérature scientifique des thinks tanks, les médias sont instrumentalisés pour s'aliéner les opinions publiques qui sont une nécessité pour soutirer le soutien populaire à leurs activités meurtrières contre les civils et subversives contre les Etats. C'est aussi une donnée essentielle de l'activité lobbyiste dans la mesure où les médias de qualité (à l'opposée du tabloïd ou journal à scandale ou people) New York Times, Washington Post, Financial Times, sans oublier les plus grandes et importantes agences de presse, sont un fer de lance de la syndication. Mécanisme médiatique à travers lequel est assurée de façon implicite la reproduction massive de tout message ou éditorial dans le monde entier qui est en faveur de la politique des sionistes. Avec un état de sévices qui ne fait pas honneur à toute l'humanité, le sionisme a travaillé pour en premier lieu piéger la presse et les médias en général dans le concept de l'antisémitisme et le bluff d'être une victime de l'union des arabes pour en tirer tous les profits d'une allégeance à cette doctrine mensongère. Les militants de l'idéologie sioniste ne se sont pas contents d'avoir le droit de dictée du contenu à la presse mondiale, ils ont institué des organismes de « droit » de regard et de surveillance sur ce qui est écrit au sujet des sévices infligés à tout un peuple. Nous présentons au lecteur les institutions suivantes qui ont investi leur mission dans la perspective de dominer les esprits et briser le langage critique vis-à-vis des sionistes. La portée politique est très importante sur toute opinion soumise à une seule forme de communication qui consiste à diaboliser les Arabes et stigmatiser le comportement arabe de façon permanente. C'est ainsi que la charge politique de choc qui accompagne les messages est constamment déversée. *Le Middle East Media & Research Institute (MEMRI) : sans aucun doute, une des têtes pensantes les plus redoutées par les médias occidentaux. Basé à Washington, le Memri a été fondé en 1998 par de hauts officiers du renseignement israélien dirigé par le commandement du colonel Yigal Carmon. C'est une ONG officielle de contrôle au service du sionisme qui contrôle la pensée humaine, il a la libre initiative du monitoring de la presse à travers le monde pour faire état de tout écrit, message, signe ou symbole qui peut, selon les fondateurs et les chercheurs, faire l'objet de plainte administrative ou judiciaire. Pour cela, cet institut doit faire la traduction simultanée de la presse perse (iranienne), arabe et turque. Il entreprend aussi la traduction de ses travaux de recherche dans les langues anglaise, allemande, hébraïque, italienne, française, espagnole et japonaise. Dans toute la panoplie de ses projets de recherche, il ne s'intéresse qu'aux sujets qui ont pignon sur la politique extérieure des Etats-Unis d'Amérique et qui sont pour l'heure les sujets brûlants de l'actualité mondiale entre autres, le djihad au sens terroriste, bien sûr, la réforme dans les pays arabes, le conflit palestino- sioniste, le projet (permanent) de la documentation des positions antisémites, le suivi et le contrôle des sites électroniques islamiques... Nous avons énuméré quelques grands axes de projets de travail de cette ONG pour dire une fois encore que l'arsenal sioniste pour inculper la pensée et la critique sont instrumentalisés de la façon la plus biaisée qu'elle soit. Dans son analyse sur le processus de la désinformation engagée par le Memri, un chercheur affirme que les résultats des travaux du Memri — un de ses divers services — sont envoyés gratuitement à une liste qui comprend entre autres les membres du congres (12). C'est d'ailleurs le Memri qui est à l'origine de la fermeture pur et simple du centre Zayed, suite à la critique et la mise en cause de la politique américano-sioniste dans le monde. Cet institut a aussi joué un rôle prépondérant dans la revue et la « correction »” des curriculums scolaires dans les pays arabes pour retirer les « encouragements à la haine » contre Israël et le sionisme. La consultation du site pour s'informer sur cette recherche tendancieuse s'impose, www.memri.orcl. *L'Antidiffamation League (ADL) : Avec un slogan hypocrite sur son site électronique http://www.adl.orci « pour que cesse la diffamation du peuple juif... pour garantir un traitement égal à tous », cette ONG est aussi redoutable que le Memri. Elle a été fondée et elle agi sur tous les plans médiatiques. Elle peut avoir le pouvoir de combattre la diffamation contre le peuple élu « censure » indirecte sur toute œuvre jugée non conforme aux principes sionistes. La dernière tentative forcée de la ligue antidiffamation est de discréditer le travail documente de l'ex-président américain Jimmy Carter qui a osé, pour une fois, qualifier la politique israélienne dans les territoires occupés par le terme « apartheid ». M. Carter a été destinataire d'une lettre signée http://www.adl.oro/PreSRele/I5IME 62/4947 62.htm par le président de cette ligue et son directeur national, sommant de présenter des excuses pour les « dommages causés à la démocratie au Moyen-Orient, à l'allié des Etats-Unis, et le front qui combat le terrorisme ». Mel Gibson a aussi été la cible de la ligue pour son film audacieux sur le rôle des juifs dans La passion du Christ. Drôle de démocratie qui écrase les manifestants britanniques pacifiques venus arrêter la démolition des maisons, qui tue de sang-froid des enfants comme Mohamed AI Dura, qui exécute des hommes paraplégiques comme cheikh Yacine, qui commente le meurtre de milliers de civils à Qana comme erreur, qui a mis à terre Ghaza pour un mercenaire français réserviste (le soldat Shalit a une double nationalité). La pression sur le président Carter a atteint son seuil avec la démission de 14 membres du conseil d'administration du centre de Carter dans une missive accusatrice de faire l'apologie du crime palestinien contre le président Jimmy Carter. Cette lettre est disponible sur le site d'un autre organe de surveillance des publications jugées hostiles au sionisme israélien : Dura : http://www.camera.org *Camera (Committee for Accuracy in Middle East Reporting) : Fondé en 1982 cet organe est une véritable structure policière contre les « dérives » intellectuelles et journalistiques dans les médias américains au sujet du conflit au Moyen-Orient. Le site électronique de cette « police » expose les impératifs de reporter tous abus constatés à la direction de Camera pour entreprendre les démarches nécessaires auprès des autorités compétentes. La littérature éditée par caméra est distribuée à titre gracieux dans les cercles de la décision législative, exécutive et judiciaire américaine. Caméra est constamment prête à recruter des activités pour dénoncer et diffamer tous les écrits contraires aux principes du génocide sioniste. (Cf. : le site www.camera.org) Notes : (10) Beinin Joel : Un think tank au service du Likoud, in Le Monde diplomatique, juillet 2003. (11) Cité par Sniegoski J. stephen : La guerre d'Irak, conçue en Israël ? Disponible sur le site http://questionscritiques.free.fr/snieQOski/GICI.htm# ftnl 4 Consulter le 18 décembre 2006. (12) El Oifi Mohammed Désinformation à l'israélienne, Traduction ou trahison ?, In Le Monde diplomatique, septembre 2005. L'auteur est Chercheur
