Le 11 septembre 2001, l'Amérique était frappée par un terrible attentat, œuvre de la sinistre nébuleuse terroriste Al Qaïda dont le chef suprême, Oussama Ben Laden, mordait ainsi la main qui l'avait nourri. Six ans plus tard, cet individu refait parler de lui en agitant des menaces ouvertes contre les Etats-Unis mais aussi contre la planète tout entière. Ce qui prouve que le numéro 1 de l'internationale terroriste court toujours et ne s'inquiète guère d'être mis hors d'état de nuire. La question se pose alors de savoir comment les Etats-Unis, qui ont mené deux conflits lourds contre l'Afghanistan et l'Irak et engagé pour cela des moyens colossaux, n'ont pas été en mesure de mettre la main sur Oussama Ben Laden. Est-ce à croire que qui peut le plus peut le moins ? En fait, non seulement Ben Laden n'a pas été appréhendé, mais bien au contraire son organisation terroriste a pu se ramifier après les sanglants attentats du 11 septembre 2001 en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et au Maghreb. Cette expansion peu rassurante conduit à relever que les engagements martelés par le président George W. Bush de livrer une guerre totale à Al Qaïda n'ont pas eu les résultats attendus à telle enseigne que le constat d'échec se dessine en filigrane. Cela donne du champ à l'hydre terroriste qui tend ainsi à lancer ses tentacules sur d'autres cibles. Et c'est à ce niveau qu'il apparaît clairement que la guerre contre le terrorisme n'est pas l'affaire exclusive du président Bush et de l'Amérique mais qu'elle est devenue une responsabilité pour l'ensemble des Etats visés par le phénomène. Il est manifeste que peu de pays disposent de moyens d'action comparables à ceux que détiennent les Etats-Unis. La collaboration est-elle totale sur ce front stratégique ? Il est permis de se le demander au regard des capacités de nuisance dont fait preuve Al Qaïda sans que les Etats-Unis soient parvenus, comme ils en avaient fait le serment par la voix du président Bush, à réduire l'organisation terroriste à néant. L'Amérique, qui a les moyens technologiques de surveiller et d'écouter tout le monde en temps réel, peut-elle faire croire que ses satellites sont réduits à l'impuissance dès qu'il s'agit de Ben Laden et de son organisation terroriste ? Il y a de quoi se perdre en conjectures et de relever qu'il y a une faille dans l'échange d'informations qui aident les Etats engagés dans la lutte contre le terrorisme à assurer leur sécurité. Et c'est une prérogative de souveraineté qui ne peut pas être déléguée à quiconque et encore moins dans le cadre d'établissement de bases militaires dont l'objectif serait d'aider à combattre le terrorisme. C'est une bien singulière conception de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme que celle qui entend priver des pays indépendants de leur souveraineté dès lors qu'ils acceptent l'établissement de bases militaires étrangères. Ce n'est pas ce que le monde attendait après les attaques terroristes du 11 septembre 2001 qui se sont soldées par un élan de solidarité sans égal avec les Etats-Unis. C'est l'esprit et la lettre de cet élan que les responsables américains devront avoir à cœur de ne pas briser.