« Quand tout est clair et bien pesé, les raisons qui nous décident semblent dériver de la nature des choses. » Un constat dûment établi et un diagnostic rigoureusement dressé appellent une action énergique, une prise de décision soigneusement évaluée. Or dans le domaine de l'action et de la décision, le bât blesse depuis des lustres. C'est un talon d'Achille qui pénalise la collectivité. Alger est presque soumise au régime des « sept plaies d'Egypte ». Ses problèmes et difficultés, ses tares et dysfonctionnements qui perdurent et s'étalent dans le temps font ressortir une décevante réalité. Là où le citoyen est en droit d'espérer une prise en charge rapide et concertée, il assiste à des réactions surprenantes. Atermoiements, immobilisme, velléités sporadiques, précipitation, délaissement ou abandon. Les aléas s'accumulent, redoublant sans cesse d'ampleur. Les exemples ne manquent pas qui attestent d'une quasi-résignation face aux vicissitudes. Le citoyen garde constamment l'impression que pour pouvoir pousser la force publique à réagir, il faut qu'au préalable il fasse preuve d'une étonnante sagacité, d'une grande patience et d'une ténacité à toute épreuve. Les maux dont souffre la cité naissent et prospèrent presque indéfiniment. Ils tourmentent les gens et leur donnent du fil à retordre. Le temps du passage à l'acte pour en finir avec les tracas et les turpitudes se fait instamment désirer. On scrute avec avidité l'instant de la détermination. La volonté d'en découdre tarde souvent à voir le jour. Il y a comme des blocages, des empêchements qui annihilent l'initiative et la stérilisent. Par pudeur, on se refuse à évoquer la mauvaise foi et l'impureté morale des motivations. « Le travail, c'est la modification utile du milieu extérieur, opérée par l'homme. » Cela suppose des efforts soutenus et une adéquation parfaite avec les urgences et les impératifs. Or la règle en notre bonne ville maintient, jusqu'à preuve du contraire, un dilettantisme préjudiciable à cet égard. Le mieux est de parvenir à rompre avec les vieux démons.