La situation en Algérie est très critique. Nul ne peut faire semblant d'ignorer l'état désastreux dans lequel se trouve la majorité des Algériens, qu'ils aient la ‘'chance'' ou pas d'avoir un emploi. Le pays traverse une des périodes les plus critiques et a besoin dans ce sens de l'engagement de chacun pour arrêter la descente aux enfers », a indiqué Rachid Malaoui, président du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap). Ce dernier a dressé lors d'une réunion tenue avec d'autres représentants de syndicats autonomes un tableau peu reluisant de la situation qui prévaut actuellement en Algérie, dans les différents domaines et sur tous les plans. Les responsables du Snapap ont établi un constat amer du vécu des Algériens et estiment que seules des minorités voient leurs intérêts privilégiés dans notre pays, pendant que la majorité, en l'occurrence le peuple, souffre de tous les maux. A cet effet, le Snapap estime que la société doit réagir et proposer des solutions et des alternatives pour une sortie de crise. « La dégradation du pouvoir d'achat et la paupérisation galopante qui a happé la société algérienne est une réalité, sans omettre la déliquescence des systèmes publics de santé illustrée par le développement d'épidémies », expliquent les représentants du Snapap qui ont relevé que même le secteur de l'éducation n'a pas été épargné, puisque le taux de déperdition est considérable ainsi que la marginalisation de la jeunesse dont une proportion de plus en plus importante opte pour cette sorte de suicide collectif qu'est le phénomène de « harraga ». « De l'autre côté, nous avons à chaque fois le droit à un discours officiel qui ne prend aucune gêne à annoncer de faux chiffres. Aujourd'hui, nous pensons qu'un débat contradictoire s'impose. Un débat qui regroupe les différentes catégories de la société », dira M. Malaoui. Devant cela et se voulant plus pratique, le Snapap organisera prochainement dans le cadre du comité des libertés syndicales CNLS une conférence sociale à laquelle seront invités les partis politiques, les organisations syndicales et les associations autonomes ainsi que des personnalités politiques, à l'instar de MM. Hamrouche, Mehri..., pour s'exprimer et débattre des moyens à mettre en œuvre pour l'éclosion d'une autre politique dont l'objectif serait de répondre aux besoins socioéconomiques de la majorité de la population et pour casser la déchéance dans laquelle se trouve notre pays. « Il est nécessaire et important de proposer une stratégie ayant pour but de se réapproprier le droit de dire, de faire et d'espérer pour voir la démocratie se développer en Algérie, condition nécessaire pour la sortie d'une crise qui a sapé les bases de notre pays », a argumenté le président du Snapap.