Plus 86 326 élèves reprennent aujourd'hui le chemin de l'école à El Tarf ; 4 449 enseignants les attendent depuis une semaine déjà dans les 318 établissements scolaires, dont 20 lycées et 59 collèges, que compte la wilaya. Il y a en tout 3 094 classes, ce qui donne 28 élèves par classe à El Tarf : le rêve de l'enseignant algérien mais, bien entendu, on est très loin de ce ratio qui garnit les rapports officiels. Certains établissements connaissent, depuis plusieurs années, des problèmes de surcharge, comme à Aïn El Allam (Dréan) et au CEM Houari Boumediene à El Kala, qui ont des classes de plus de 45 élèves, loin derrière le taux avancé par la direction de l'éducation pour le deuxième palier, soit 34,65%. Pourquoi ? Les sempiternels petits arrangements pour les amis, pour la famille, pour « ceux qui pourraient rendre service quelque part », les responsables, les agitateurs, ceux qui glissent un petit quelque chose, etc. Enfin la routine quoi. Alors qu'à la fin de l'année dernière, l'instruction, donnée par le premier responsable du secteur aux enseignants, surtout ceux qui ont eu à surveiller aux examens, était d'être « souples », pour ne pas dire « mous » avec les notes et les résultats, c'est tout le contraire à la rentrée de cette nouvelle année. « Il faudra être intransigeant avec les résultats », tel est le mot d'ordre qui, comme les autres, va certainement connaître quelque inflation dans les neuf mois qui suivront.Côté social, les dispositions sont prises. Le transport scolaire et la cantine sont offerts, mais pas partout. Les livres ont été réceptionnés et sont déjà dans les établissements, selon le rapport de la direction de l'éducation. Comme c'est devenu la coutume, 3 500 cartables et tabliers seront distribués aux élèves nécessiteux, et 4 600 familles bénéficieront de l'allocation d'aide de 2 000 DA. Enfin, et c'est à souligner, 53 millions de dinars sont prévus pour le mobilier scolaire. Dans certains établissements, les élèves sont arrivés à se battre pour avoir une chaise, et il est de notoriété publique que des élèves suivent leurs cours, toute l'année, debout au fond de la salle. Et cela n'a fait broncher personne, même pas les associations de parents d'élèves. En fait, les financements pour le mobilier scolaire existent depuis plusieurs années, mais les responsables du secteur sont devenus frileux dès qu'il s'agit de marchés publics depuis la mise à nu de malversations dans un marché de ce même type.