Au cours d'une rencontre au siège de la wilaya, qui a eu lieu jeudi avec les responsables locaux des services agricoles engagés dans la lutte antiacridienne en présence des chefs de daïras, le wali a fait le point sur la situation devenue préoccupante après la nouvelle invasion du criquet pèlerin enregistrée le 2 juillet dans la région de Béchar. Il a invité les principaux acteurs engagés dans cette lutte à une mobilisation accrue pour l'éradication totale du fléau. La première stratégie de lutte adoptée a-t-elle donc échoué ? D'autres interrogations se font jour sur la manière de mener cette nouvelle offensive, car comment faire pour éradiquer le fléau alors que d'énormes moyens humains et matériels ont déjà été mobilisés une première fois ( en vain ! ) depuis le premier passage des essaims de sauterelles au mois de mars dernier ? Concertation permanente avec les Marocains Les dégâts occasionnés, la semaine dernière, par le criquet pèlerin, aux champs de cultures maraîchères et palmiers dattiers partiellement ravagés, selon le directeur des services agricoles dans les localités de Lahmar, Kenadsa et Béchar, témoignent de la voracité de l'insecte et de sa capacité de résistance. Cette constatation est malheureusement corroborée par l'affirmation du responsable du PC, installé à Abadla (80 km au sud de Béchar) qui a indiqué que ces vagues successives d'essaims de criquets, ayant envahi la région la semaine écoulée, ne sont que le résultat d'une éclosion larvaire locale. La lutte anti-acridienne, avertit le responsable du PC d'Abadla, doit être dirigée prioritairement contre les pontes larvaires si l'on veut éviter une très probable réapparition de l'insecte nuisible au mois de juin 2005. Le wali révèlera de son côté qu'il est en contact avec le gouverneur de la province de Bouarfa (Maroc), localité distante de 150 km environ au nord de Béchar, pour échanges d'informations sur les déplacements et la localisation des essaims de sauterelles. Il dira que « la concertation est permanente avec nos frères marocains qui ont installé un PC à Bouarfa et qui appréhendent le danger au mois de septembre prochain lors du retour de l'insecte nuisible en direction des pays vulnérables du Sahel. Un retour qui ne s'effectuera pas sans porter atteinte aux champs agricoles. Le wali ajoutera que le fléau peut être assimilé à une véritable catastrophe naturelle au regard des destructions que le criquet pèlerin occasionne à l'agriculture. 25 000 hectares ont été traités depuis le 06 juin par voie aérienne, (la wilaya ne disposerait que d'un seul aéronef opérationnel), selon un intervenant. D'après le directeur de la chambre agricole, les fellahs de la région ne sont en possession que de 615 pulsateurs mécaniques et 400 manuels comme moyens de lutte pour protéger leurs champs de culture. Mais un agriculteur rencontré en marge de la rencontre, confie que le criquet pèlerin a commis d'importants dégâts à Ouakda et à Nif R'ha, petites localités situées à 5 km au nord de Béchar. Il affirme que ses jeunes plants, ses orangers et citronniers et autres arbres fruitiers arrivés à l'état de maturité ont été entièrement détruits. Il parle d'une perte sèche de plusieurs millions de centimes et s'insurge contre la remise tardive de pulsateurs livrés aux fellahs après le passage destructeur du criquet pèlerin. « Qui va nous indemniser pour ces pertes ? », s'interroge-t-il.