L'Algérie a les moyens de traiter 700.000 hectares au cours de la phase automnale. Des essaims de criquets pèlerins ont fait leur apparition, mercredi, au sud du chef lieu de la wilaya d'Illizi, a-t-on confirmé, hier, auprès de la direction des services agricoles (DSA). En juillet dernier, il est utile de le signaler, le ministre de l'Agriculture, M.Saïd Barkat, a fait part de ses appréhensions quant à de nouvelles invasions de ces insectes migrateurs. Une appréhension appuyée par une menace qui demeure persistante en Mauritanie, au Mali et au Sénégal où les criquets commencent à causer de sérieux dégâts aux cultures. Effectivement, l'insuffisance des moyens de lutte mis en place a fait perdurer le péril acridien. Malgré un appel à l'aide internationale lancé, notamment par la FAO et par les Etats du Maghreb et du Sahel, la lutte antiacridienne n'a pas réussi à éradiquer le danger, à cause justement de l'absence de cette aide réclamée par les pays concernés par le péril. En effet, les criquets n'ont pas été éradiqués rapidement. Au contraire, ils se sont reproduits et multipliés au point de menacer aujourd'hui les cultures et les pâturages des régions du Sud mais aussi celles du Nord. La question est au coeur des controverses sur le sujet de savoir si le dispositif de lutte contre les criquets réussira à contrôler ou tout au moins, à minimiser les dégâts que causeront les criquets pélerins. Il y a lieu de signaler à cet égard que le dispositif mis en place par l'Algérie se renforce progressivement en mettant à contribution de nouvelles équipes de lutte, indique-t-on auprès du ministère de l'Agriculture. Pour l'heure, la situation est loin d'être catastrophique, juge-t-on, mais la vigilance et la mobilisation constituent les principales recommandations du ministère et des DSA. De son côté, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a appelé, lors du dernier conseil des ministres, tenu le 27 septembre, à la «nécessité du maintien de la vigilance et de la mobilisation des efforts pour au moins deux années afin de juguler ce fléau». Sur le terrain, des essaims de criquets sont signalés à Djanet et Bordj El-Haouès (Illizi), où une superficie de 420 hectares a été infestée, avec une densité avoisinant les 20 insectes au mètre carré. Cependant, il est entendu que le risque sur l'Algérie demeure toujours d'actualité, en raison de l'évolution de la situation acridienne dans les pays du Sahel. Une hypothèse, faut-il le dire, confirmée ce jeudi par le ministre de l'Agriculture qui, dans une déclaration à la Radio algérienne, a déclaré: «Nous nous attendons à de nouvelles invasions de criquets, mais nous sommes prêts à les affronter», a-t-il attesté. Justement, en évoquant la question relative au dispositif de lutte, il sied de signaler que d'importants moyens, dont cinq véhicules tout-terrain, 30 kits de protection sanitaire et 5991 litres de pesticides, ont été mobilisés pour le traitement des zones infestées. Ce dispositif permettra, selon les prévisions du ministère, le traitement de 700.000 hectares au cours de la phase automnale et de 3,8 millions d'hectares durant la phase printanière de 2005, à raison de 130.000 hectares/jour. Dans la foulée, il est nécessaire de rappeler que depuis l'apparition du fléau, soit en février 2004, une superficie de 2,6 millions d'hectares a été déjà traitée.