Dans le cadre de conférences de presse organisées régulièrement autour d'un invité de marque, Berbère TV a reçu, dans ses locaux parisiens, le journaliste Rachid Arhab qui siège désormais parmi les 9 sages du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), instance indépendante selon Rachid Arhab qui a en charge la régulation du Paysage audiovisuel français (PAF). Paris : De notre bureau Fort d'un parcours professionnel en tous points remarquable au sein du service public, Rachid Arhab considère ne pas avoir été choisi en fonction de ses origines ou de sa sensibilité politique, mais bien sur ses compétences. Interpellé sur l'attribution d'une fréquence à une radio berbère, dans le cadre du redéploiement que va occasionner l'arrivée du numérique, il s'est dit convaincu de l'existence d'une telle station, dès lors, que le projet sera un projet de rassemblement et non de division. C'est sans complexe aucun que Rachid Arhab a abordé le rapport à ses origines, — sur lesquelles il a jusque-là, toujours été très discret —revendiquant pleinement son histoire et sa culture berbéro-algérienne. « Je suis fier de mes origines kabyles » a-t-il clamé haut et fort, même si, dans ses fonctions professionnelles, il répugne à les mettre en avant. Définissant son rôle et sa fonction au sein du CSA, il s'est dit fier également d'appartenir à un aéropage de spécialistes qui œuvrent et surtout réfléchissent à l'avenir du monde des médias qui est appelé au bouleversement avec l'ère du numérique qui amènera, entre autres, la haute définition à se propager à l'échelle de l'hexagone. Interrogé sur le thème récurrent de la diversité ethnique, il s'est dit « convaincu d'une amélioration sensible, malgré les blocages existant à l'intérieur des chaînes ». Présent dans l'auditoire, Edouard Pellet, délégué à l'intégration et à la diversité auprès de Patrick de Carolis à la présidence de France Télévisions, a apporté des éléments concernant « la coloration » des écrans et des émissions. Selon lui, un plan favorisant l'insertion et l'égalité des chances est actuellement à l'œuvre depuis 2004. Ce plan de 5 ans a déjà répertorié et accepté 27 projets qui apparaîtront progressivement à l'antenne. Parallèlement, 50 contrats d'apprentissage permettront à des candidats issus de l'immigration de bénéficier de passerelles pour intégrer directement le service public, à l'instar de ce que fait l'Institut des sciences politiques avec des élèves issus des Zones d'éducation prioritaire (ZEP). Lors de cette conférence de presse, Berbère TV a innové judicieusement, en faisant intervenir par téléphone des confrères exerçant de l'autre côté de la méditerranée. Ainsi, le correspondant d' El Watan à Tizi Ouzou, ainsi que ses collègues de la Dépêche de Kabylie et de Liberté ont pu converser avec l'invité. L'un deux, rendant même un hommage vibrant à Rachid Arhab, « objet de fierté au même titre que Idir ou Zidane ». Questionné sur la pertinence de constituer un réseau d'influence, Rachid Arhab a rappelé que nos parents nous incitaient plutôt à la discrétion et que « le réseau en tant que tel peut générer des effets pervers ». Il a évoqué enfin la mise en place d'un bouquet de chaînes pour l'Afrique du Nord, de manière à nouer un dialogue… interstellaire. La conférence s'est close sur le rappel de prochains rendez-vous, le porte parole de Berbère TV, Billal, annonçant l'arrivée de Dalil Boubakeur de la Mosquée de Paris sur l'antenne, à raison de 10 minutes quotidiennes autour du Ramadhan. « l'objectif étant, soulignera Billal, de promouvoir sur Berbère TV un Islam des lumières ».