L'alignement des entreprises sur des normes internationales de qualité est aujourd'hui une exigence pour toute entreprise de production et de services qui ambitionne d'exporter dans les 161 pays qui ont adopté ces standards. Cet alignement s'obtient au terme d'un processus de certification habilitant une entreprise, selon la nature de son activité, à produire des marchandises, des services ou à réaliser des travaux en se référant à des normes imposées à tous les industriels du monde par des comités d'experts constitués à cet effet. Ces nombreux comités (plus de 3000) activant à travers le monde auraient déjà publié plus 16 000 normes internationales applicables aux marchandises, services, travaux de réalisation et au management. C'est du reste ce dernier qui fera le plus d'émules, les entreprises étant de plus en plus nombreuses à souscrire aux normes ISO 9000 les qualifiant à fonctionner selon un système de management auquel ces comités ont conféré une validité internationale. Des entreprises et organismes (administrations et services publics), quelles que soient leur envergure et la nature de leurs activités, peuvent y adhérer moyennant une formation à un ensemble de procédures, sanctionnée par l'acquisition du label ISO 9000. Un label remis en cause chaque année pour inciter les entreprises qui l'ont acquis à remettre perpétuellement à niveau les techniques de management. On observe à travers les 161 nations ayant adhéré aux standards internationaux un réel engouement pour l'ISO 9000 qui a du reste beaucoup contribué à la modernisation du management global (gestion des ressources humaines, marketing, applications informatiques, communication, etc.) de près d'un million d'entreprises à l'échelle mondiale. Les pays les plus avancés dans ce domaine sont évidemment les pays les plus riches du monde et qui le sont sans doute en grande partie grâce à leurs firmes fonctionnant selon les standards ISO. Selon l'observatoire ISO Survey, 143 823 firmes chinoises ont été certifiées ISO 9001 (version 2000) en 2005, 98 028 en Italie, 53 771 au Japon, 44 220 aux USA, 24 441 en France, 24 660 en Inde, pour ne citer que ces pays. Les pays du Maghreb qui n'ont commencé à mettre à niveau leurs entreprises qu'à la fin des années 1990 sont loin derrière. Au Maroc, qui arrive en tête, on n'avait recensé en 2005 que 403 entreprises certifiées ISO 9001. En Tunisie, il y en avait beaucoup moins (380), tandis que l'Algérie, à la traîne, ne comptabilisait que 185 entreprises en possession du label. La Libye et la Mauritanie n'avaient à cette date respectivement que 35 et 2 entreprises certifiées ISO. La faiblesse des exportations hors hydrocarbures s'explique en grande partie par le nombre exagérément bas d'entreprises algériennes alignées sur les standards internationaux de qualité, aujourd'hui exigés de toute société qui souhaite mettre en compétition ses produits ou ses services sur les marchés extérieurs. L'acquisition du label ISO est le premier pas significatif pour une entreprise qui souhaite vraiment tirer son épingle du jeu de la concurrence internationale. C'est pourquoi, avec l'aide de l'Etat et des banques, nos entreprises, aussi publiques que privées, doivent concentrer leurs efforts sur cette indispensable mise à niveau.