Photo : Riad Par Ziad Abdelhadi Depuis la création de l'organisme algérien d'accréditation, Algérac, une timide avancée dans le domaine de l'évaluation de la qualité au sein des entreprises a été enregistrée. Selon Rachid Boudissa, directeur général d'Algérac, ce constat tire sa raison du fait du caractère obsolète de l'infrastructure qualité en place. «Elle n'arrive plus à répondre aux exigences de l'heure. Les outils d'évaluation sont restés les mêmes au moment où dans ce domaine des évolutions ont vu le jour», a lancé M. Boudissa au cours de l'une de ses dernières sorties médiatiques. Il existe actuellement 1 000 normes en Algérie, ce qui reste très insuffisant par rapport aux exigences accrues des clients et de la compétitivité. Afin d'encourager et d'amener plus d'entreprises à s'engager dans la certification, le ministère de l'Industrie a établi une convention de subvention à l'adresse des entreprises qui manifestent le désir d'aller à ce processus. Une aide financière de 50% du coût de la certification est ainsi accordée à ces entreprises ; l'ambition du ministère est de faire augmenter cette subvention à 80% du coût. L'Etat a consenti 542,3 millions de dinars pour la prise en charge du processus de certification. Une aide ou un encouragement de l'Etat rendus nécessaires quand on sait que, jusqu'à fin 2004, notre pays accusait un grand retard à combler dans le domaine de la normalisation vu que le niveau des activités de normalisation des activités de normalisation demeurait très faible. Depuis, les pouvoirs publics ont pris conscience de développer au mieux l'infrastructure qualité dans le sens d'encourager la création d'organismes d'évaluation et de certification (OEC) pour répondre rapidement aux besoins des entreprises de se mettre au diapason des exigences du marché, aussi bien local qu'extérieur. En effet, la nouvelle stratégie économique, pilotée par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, réserve un volet à la démarche qualité, ce qui a permis à Algérac de se rendre plus efficace sur le terrain de l'accréditation des OEC, en d'autres termes, lui donner les moyens pour l'accélération du processus des accréditations. Aux dernières estimations, elles sont près de 2 000 entreprises de certification ou d'évaluation de la conformité à vouloir s'accréditer mais, faute de capacité financière, beaucoup ont laissé tomber cet objectif ou l'ont remis à plus tard. Il y a lieu de rappeler dans la foulée que l'organisme algérien d'accréditation est chargé, notamment, de la mise en place d'un dispositif national d'accréditation répondant aux normes nationales et internationales pertinentes ; de parachever l'infrastructure nationale de la qualité ; d'évaluer les qualifications et compétences des organismes d'évaluation de la conformité (EOC) et de délivrer les décisions d'accréditation. Formation des experts dans la normalisation Par ailleurs, Algérac peut procéder au renouvellement, à la suspension et au retrait des décisions d'accréditation des organismes d'évaluation de la conformité ; conclure toutes conventions et accords en rapport avec ses programmes d'activité avec les organismes étrangers similaires et contribuer aux efforts menant à des accords de reconnaissance mutuelle. Pour l'heure, Algérac, comme l'a témoigné son premier responsable, n'a enregistré qu'une vingtaine de demandes d'accréditation. Selon M. Boudissa, les organismes ayant demandé une accréditation relèvent du secteur de la défense, de l'agroalimentaire, de la santé et des hydrocarbures. «Nous allons délivrer les premières accréditations dans les prochains mois de cette année», a indiqué M. Boudissa en marge de la célébration de la journée mondiale de l'accréditation, le 9 juin dernier. Ce responsable dévoilera par la même occasion que ces prochaines délivrances d'accréditation vont concerner les laboratoires d'essai et d'étalonnage (ISO/CEI 17025), les organismes d'inspection. (ISO/CEI 17020) et les organismes de certification. Et d'annoncer également la formation prochaine de 70 experts en ISO 17025. Ces experts auront pour mission l'accréditation des organismes de certification, laboratoires et organismes d'inspection. M. Boudissa a estimé en outre que la culture de la qualité n'est pas encore ancrée dans nos institutions. «On ne peut pas construire une infrastructure de qualité sans une métrologie fiable», a précisé le DG d'Algérac qui ajoutera : «Cette situation influe négativement sur la compétitivité de nos entreprises et la qualité de la production». Les entreprises nationales devront donc, si elles veulent devenir compétitives, intégrer une démarche qualité car c'est leur unique moyen de sauvegarder leur activité d'autant que la concurrence va devenir de plus en plus rude. En clair, elles devront renforcer leur compétitivité par une meilleure démarche qualité. Une approche dûment expertisée et approuvée par un organisme d'évaluation et de certification car, dans le cadre de la mondialisation, nos entreprises doivent se doter d'un certificat de qualité et de respect des standards internationaux délivré par les OEC accrédités par Algérac, reconnue compétente en la matière, tant en Algérie qu'au niveau international. Il est donc admis que, grâce aux OEC, nos entreprises pourront renforcer leur compétitivité et la démarche qualité, préalable indispensable pour leur donner les moyens de concurrencer les entreprises étrangères.