Hier, le village de Souani s'est réveillé dans le calme, après une journée de violentes émeutes suite au décès par balle d'un jeune de 22 ans, tirées par un lieutenant des garde-frontières, lors d'une course-poursuite entre une Toyota Station de la Gendarmerie nationale et une Mercedes 123, à bord de laquelle se trouvaient deux jeunes de la région, dont la victime, Fekih M. qui occupait le siège passager avant. A ce sujet, le commandant du groupement de gendarmerie de Tlemcen a indiqué que « suite à ce qui s'est passé, il a été automatiquement ordonné l'ouverture d'une enquête par ses services et que les conclusions seront révélées à la presse », avant de préciser : « Il faut savoir que le malheureux drame s'est produit près d'un barrage sur un poste avancé et non au centre du village. » Même si des témoins oculaires affirment le contraire, l'enquête déterminera les causes et les circonstances exactes de cet assassinat, le troisième en quelques mois sur cette bande frontalière, survenu pratiquement dans les mêmes conditions. Par ailleurs, le corps a été transféré au CHU de Tlemcen pour une autopsie, sur ordre du procureur de la République, avant d'être inhumé dans l'après-midi dans son village natal, dans une atmosphère de recueillement et de grande émotion où ont assisté près d'un millier de personnes, dont des responsables civils et militaires. Dimanche, jour du drame, les citoyens avaient exigé la présence du wali qui ne se déplacera pas sur les lieux et c'est le député du FNA, Me Mohamed Benhamou, qui a négocié à la place du commis de l'Etat. « Nous voulons que justice soit faite et que le coupable soit puni », réclamaient les citoyens. Les émeutiers s'étaient dispersés vers 17h.