L'histoire : Jason Bourne a longtemps été un homme sans patrie, sans passé ni mémoire. Un conditionnement physique et mental d'une extrême brutalité en avait fait une machine à tuer : L'exécuteur le plus implacable de l'histoire de la CIA. L'expérience tourna court et l'agence décida de le sacrifier. Laissé pour mort, Jason se réfugie en Italie et entreprend une lente et périlleuse remontée dans le temps à la recherche de son identité. Après l'assassinat de sa compagne, Marie, il retrouve l'instigateur du programme Treadstone qui a fait de lui un assassin et l'a condamné à l'errance. S'estimant vengé par la mort de ce dernier, il n'aspire plus qu'à disparaître et vivre en paix. Tout semble rentrer dans l'ordre : Treadstone ne serait plus qu'une page noire. Une de plus dans l'histoire de l'agence... Mais le Département de la défense lance en grand secret un second programme encore plus sophistiqué : Blackbriar, visant à fabriquer une nouvelle génération de tueurs supérieurement entraînés. Jason est, pour le directeur des opérations spéciales, une menace et une tache à effacer au plus vite. L'ordre est donné de le supprimer. La traque recommence, de Moscou à Paris, de Madrid à Londres et Tanger... Pas vraiment une suite ! Dernier volet de la franchise, La vengeance dans la peau n'est pourtant pas véritablement une suite à La mort dans la peau. En effet, les spectateurs avertis constateront que la trame de ce troisième opus vient en réalité s'insérer (pour l'essentiel), entre l'avant-dernière scène et la dernière scène de La mort dans la peau ! Les dix dernières minutes de La vengeance dans la peau déroule ensuite l'histoire de Jason Bourne jusqu'à son dénouement. Un dénouement « aquatique » qui boucle la boucle avec La mémoire dans la peau. Cette impressionnante construction scénaristique, inédite au cinéma, est à mettre au crédit de Tony Gilroy. Continuité Matt Damon incarne pour la troisième fois le personnage de Jason Bourne, un espion héros de la trilogie des best-sellers de Paul Greengrass, déjà réalisateur de La mort dans la peau, second volet de la saga, rempile lui aussi après le brillant intermède Vol 93. Le cinéaste a su insuffler un certain caractère à la série, de part ses choix de mise en scène assez anticonventionnels pour un film d'action hollywoodien. Nouveaux venus Paddy Considine, vu dans My Summer of Love, et David Strathairn (Good Night, and Good Luck) enrichissent un casting dans lequel, outre Matt Damon, on retrouve de nouveau Joan Allen et Julia Stiles. En revanche, ni Freddy Rodriguez ni Gael Garcia Bernal, pressentis pour le rôle de Paz l'assassin lancé à la poursuite de Jason Bourne, ne sont de l'aventure. Bernal a préféré se consacrer pleinement à la réalisation de son premier long métrage Déficit, présenté à Cannes en 2007, dans le cadre de la Semaine de la critique. Le rôle de Paz est finalement revenu à un quasi inconnu, Edgar Ramirez (Domino). La poursuite impitoyable Il a fallu pas moins de six semaines pour achever le tournage de la poursuite de voitures dans les rues de New York, l'un des climax du film. Par ailleurs et pour les besoins de cette scène, la police de New York a interdit à l'équipe du film de rouler au-delà des 35 miles/h, soit près de 57 km/h. Elle craignait que des passants ne soient blessés lors du tournage. Tournage en plein mois du Ramadhan L'équipe du film a tourné au Maroc, à Tanger, en plein mois de Ramadhan. Du fait de nombreux interdits durant ce mois sacré, une équipe marocaine s'est jointe aux techniciens anglais du film pour négocier avec les nombreux boutiquiers et résoudre les nombreux problèmes logistiques engendrés, notamment les courses poursuites et une explosion en pleine rue, dont la perspective semblait affoler des centaines de commerçants. Mode opératoire réaliste Pendant longtemps, Robert Ludlum, l'auteur de la saga de Jason Bourne et prolifique auteur de romans d'espionnage, a été soupçonné d'avoir un contact au sein de la CIA, tant ses descriptions du mode opératoire de l'agence se sont révélées d'un très grand réalisme. Par ailleurs, Paul Greengrass s'est lui aussi plongé dans les arcanes de l'espionnage. En 1987, il co-signe avec Peter Wright, ancien directeur adjoint du MI5 (les services secrets britanniques), un compte-rendu détaillé de la vie d'un ancien agent du Renseignement britannique. Le gouvernement s'est efforcé de faire interdire son ouvrage intitulé Spycatcher, qui s'est, du coup, vu offrir une énorme publicité. Tournage sous (très) haute surveillance Les producteurs ont dû négocier pendant cinq mois avec les autorités espagnoles pour pouvoir tourner dans la gare d'Atocha, à Madrid ; rendue tristement célèbre par les attentats meurtriers perpétrés le 11 mars 2004. Le tournage a finalement pu se faire, mais sous la surveillance de la police ferroviaire, de vingt agents de sécurité et de centaines de caméras de surveillance en circuit fermé, braquées sur l'équipe du film en permanence. Ultime volet pour Matt Damon ? Lors d'une conférence de presse donnée durant le Festival de Cannes dernier, Matt Damon confirmait que La vengeance dans la peau serait sa dernière participation à la franchise, considérant avoir fait le tour du personnage. Mais en août dernier, l'acteur semble être revenu sur sa décision, à une condition près : que ce soit la même équipe que pour les précédents volets, à commencer par le metteur en scène Paul Greengrass. Par ailleurs, l'acteur serait également partant pour un scénario se déroulant 15 ans après les faits décrits dans le film Tournage La vengeance dans la peau a été tourné au Maroc, en Espagne, en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Au total, ce ne sont pas moins de 250 techniciens qui ont participé au tournage du film qui s'est déroulé dans sept pays et trois continents. Matt Damon est (très) rentable Selon une étude publiée par le magazine américain Forbes, Matt Damon serait la star d'Hollywood la plus rentable, avec 29 dollars rapportés pour un dollar investi. Pour calculer ces données, le magazine a pris en compte les recettes en salles mondiales, ainsi que les revenus liés aux ventes de DVD, en les comparant aux salaires des stars et aux budgets des films. A star is Bourne La vengeance dans la peau a réalisé le meilleur démarrage de toute l'histoire du box-office US pour un mois d'août, en engrangeant pas moins de 72 millions de dollars de recettes. Il laisse très loin derrière lui les précédents titulaires du record : Tom Cruise, alias Ethan Hunt et ses 57 millions à son démarrage dans Mission impossible 2 et James Bond avec Meurs un autre jour et ses 47 millions. R.C