Le Maroc et le Front Polisario seront conviés à un troisième round de négociations pour une solution politique au conflit du Sahara occidental pour fin décembre ou pour début janvier 2008 à Genève. Selon l'ambassadeur de la RASD à Alger, Mohamed Yeslem Beisset, qui animait lundi soir à Alger une conférence de presse, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, M. Peter Van Walsum, « a proposé la tenue à la fois d'un troisième et d'un quatrième round de négociations pour novembre à Genève ». Sauf que, souligne le conférencier, le Front Polisario « a accepté cette proposition, mais Rabat l'a rejetée, prétextant la tenue des élections législatives » au Maroc, qui se sont déroulées le 7 septembre dernier. La balle est donc, selon M. Beisset, dans le camp marocain, estimant que le troisième round aura donc lieu « probablement en décembre ». Les parties sahraouie et marocaine ont tenu les 18-19 juin, puis les 10-11 août, deux rounds de négociations à Manhasset, près de New York, sous les auspices de l'ONU, sans avancée palpable. Négociations qui faisaient suite à la résolution du Conseil de sécurité du 30 avril dernier dans laquelle le Conseil de sécurité, le Maroc et le Front Polisario ont consenti à engager de bonne foi et sans conditions préalables des négociations directes en vue de parvenir à une solution politique juste et mutuellement acceptable, qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Mais le royaume, ignorant totalement la finalité de cette résolution, qui est l'autodétermination du peuple sahraoui, est resté lors de ces pourparlers intransigeant pour son plan dit d'autonomie. Interrogé sur le bilan des deux rounds de négociations à Manhasset, M. Beisset a estimé que « deux rounds c'est encore trop tôt pour en juger ». Il faut encore, à ses yeux, d'autres rencontres entre les deux parties pour qu'il puisse y avoir une avancée. Pour M. Beisset, pour avancer dans la solution du conflit, « il faut que la communauté internationale, surtout les grandes puissances, notamment les Etats-Unis, la France et l'Espagne, prennent leurs responsabilités et poussent le Maroc à entamer de vraies négociations » avec le Front Polisario. « Il faut que ces trois pays fassent pression sur le Maroc pour qu'il accepte les résolutions de l'ONU », a-t-il ajouté. Le diplomate sahraoui regrette que le Maroc n'ait fait qu'agiter de nouveau son plan d'autonomie pour le Sahara occidental, feignant d'oublier qu'aucun pays au monde, et encore moins l'ONU, ne lui reconnaît une souveraineté sur ce territoire. Il appelle le royaume chérifien à saisir cette chance pour la paix et à ne pas la gâcher comme il n'a cessé de le faire depuis 17 ans, en référence aux différents plans établis depuis 1990. M. Beisset insiste sur le fait que le règlement du conflit au Sahara occidental « n'est ni difficile ni impossible. Il ne s'agit ni d'un conflit ethnique ni d'un conflit religieux ». « C'est un cas classique de décolonisation », a-t-il affirmé. Pour lui, « ce conflit peut être résolu en moins de trois heures de démocratie », à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Invité à interpréter la victoire du parti de l'Istiqlal aux élections législatives marocaines, M. Beisset estime que celle-là « est une mauvaise nouvelle pour les négociations » car, à ses yeux, la victoire de ce parti « signifie la poussée de l'idéologie expansionniste » au Maroc.