Le président de la Commission européenne (CE), José Manuel Barroso, a affirmé que les nouvelles propositions législatives sur l'énergie, adoptées hier à Bruxelles, ne seraient pas « discriminatoires » à l'égard de la compagnie algérienne d'hydrocarbures, Sonatrach. Les propositions de la CE, selon M. Barroso, ont été déjà discutées avec les pays partenaires. « Nous essayons d'avoir une situation de non-discrimination entre toutes les entreprises du secteur, qu'elles soient locales ou étrangères », a-t-il dit en réponse à une question sur une éventuelle opposition des compagnies russe Gazprom et algérienne Sonatrach, premier et troisième fournisseurs de gaz à l'UE, à la nouvelle stratégie énergétique européenne. M. Barroso, qui intervenait lors d'une conférence de presse, organisée à l'issue des travaux de la commission, a affirmé qu'il n'y avait « aucune politisation dans cette stratégie », ajoutant qu'il est dans « l'intérêt de tous » de travailler avec l'UE de façon « claire ». Il a, à cet égard, ouvert la porte à « toute négociation avec les entreprises étrangères ». Mais l'arrière-pensée reste entière quant à l'implication d'une telle réforme sur l'entrée d'une compagnie comme Sonatrach au marché européen. Par ailleurs, le président de la commission a estimé que « le nouveau concept européen assure une plus grande ouverture du marché » et que la sécurité juridique « est en mesure d'évacuer tous les malentendus ». De son côté, Mme Neelie Kroes, commissaire chargée de la concurrence, s'est dite convaincue que la dissociation entre la propriété et l'exploitation des réseaux d'électricité et de gaz, introduite par cette nouvelle stratégie, « va générer plus d'investissements ». Elle constitue aussi, a-t-elle ajouté, « une protection importante pour le marché, les ménages et les entreprises, car elle assure plus de concurrence loyale ». Evoquant l'échéance de mise en œuvre de ce paquet énergétique, le commissaire chargé de l'énergie, Andris Pielbas, a indiqué que la commission comptait conclure ce dossier durant la présidence française de l'UE, soit entre les mois de juin et décembre 2008. Dans ses nouvelles propositions sur la stratégie énergétique de l'UE, la Commission européenne privilégie l'option de « dissociation au niveau de la propriété » des réseaux de transport et de distribution du gaz. Désormais, une entreprise unique ne pourrait plus à la fois être propriétaire du réseau de transport et mener des activités de production ou de distribution d'énergie. La Commission européenne se réserve aussi la possibilité d'intervenir lorsqu'un acheteur de réseau européen d'électricité ou de gaz ne peut démontrer l'absence de lien de dépendance directe ou indirecte avec les activités de distribution et de production.