C'est par un langage mesuré que le géant gazier public russe Gazprom a réagi aux propositions protectionnistes de l'Union européenne destinées à limiter l'accès des entreprises étrangères au marché de l'énergie européen. Le groupe russe vraisemblablement directement visé par ces mesures ne semble pas intimidé par ces directives. Son porte-parole, Sergueï Kouprianov, était plutôt serein du fait que le groupe est « certain que sa voix serait entendue » dans le débat en cours en Europe sur cette question et se dit « impatient de mener des discussions constructives sur l'amélioration de la sécurité de l'approvisionnement en Europe ». Fort de sa position de premier fournisseur de gaz de la Communauté européenne qu'il approvisionne à hauteur de 25%, Gazprom estime qu'« il a une importante contribution à faire dans le débat sur la régulation du secteur énergétique en Europe et est certain que sa voix sera entendue ». Le groupe adopte un ton pondéré en attendant d'étudier d'une manière approfondie et « avec soin » ces mesures protectionnistes avant de préparer sa défense. Le groupe souligne d'ores et déjà qu'il compte « présenter son estimation de la manière dont ces mesures vont affecter la sécurité de l'approvisionnement, la compétitivité des marchés européens de l'énergie et, au final, les prix de l'énergie en Europe ». Pour Gazprom, il n'y a pas de divergences entre les visions du groupe et de l'Union européenne. « Gazprom est un fournisseur fiable de gaz à l'Union européenne et un investisseur majeur dans les infrastructures de transport de gaz vers l'Europe. Nous suivons le même objectif de fond que l'UE, qui est d'assurer la sécurité à long terme de son approvisionnement en énergie », affirme à ce propos le porte-parole du groupe. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a proposé hier d'imposer de « sévères conditions » aux entreprises non européennes voulant investir dans l'énergie en Europe. La compagnie pétrolière algérienne Sonatrach fournit 12% des besoins en gaz de l'Europe. L'Algérie est le troisième fournisseur de l'UE après la Russie et la Norvège.