Cet épineux dossier n'est pas à l'ordre du jour de la prochaine session de l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Depuis quelques mois, la jeunesse et le sport, un autre secteur stratégique, est livré à lui-même. Avec le chômage, il forme les ingrédients d'une explosion sociale imminente. Ces deux faits ne semblent pas intéresser les élus de l'APW. Après l'approbation du budget de wilaya 2005 et du programme de développement local, ils ont lorgné des sujets langue de bois à inscrire à l'ordre du jour de la prochaine session. En ce qui concerne les autres aspects composant le quotidien des citoyens, rien n'est envisagé. Même pas une concertation sur d'éventuelles actions à engager dans le cadre de l'application du programme de relance économique ou à consolider grâce au budget complémentaire de la wilaya. Rien sur les questions de l'heure que sont le chômage et la précarité. Rien sur les microentreprises créées par des jeunes aujourd'hui livrées à elles-mêmes. Ou sur celles ayant bien démarré et qui éprouvent les pires difficultés à étendre leurs activités avec création de plusieurs dizaines de postes de travail. La bureaucratie, le trafic d'influence et la corruption dans certaines banques sont les principaux facteurs de blocage. Du côté de la direction du travail, on préfère parler d'autre chose que de chômage, d'emploi et de précarité. Alors que les jeunes composent le plus grand nombre des 38% du taux de chômage à la wilaya, les pères et mères de famille, forcés au départ volontaire ou victimes de la compression des effectifs, ne savent plus quoi faire. Dans les prochains jours, quelque 400 travailleurs d'une minoterie, mise récemment sous séquestre pour un crédit bancaire de 2 milliards de dinars non remboursé, devraient grossir les rangs des chômeurs. La situation est appelée à s'aggraver avec les liquidations des rares entreprises publiques qui existent encore dans la wilaya. « Le nombre de demandeurs d'emploi augmentera d'une façon non négligeable dans les prochains mois », a indiqué un responsable de la wilaya. Sa déclaration est confortée par les dizaines de personnes en âge de travailler qui hantent quotidiennement les alentours de l'Agence nationale de l'emploi. Du côté de l'APW, on n'a pas compris ce que représente cette hausse chronique du chômage de 60% à Seraïdi alors qu'il est de 70% à Chetaïbi, Oued El Aneb et Tréat. Des chiffres que des sources dignes de foi ont avancés sous le sceau de la confidentialité. C'est pourquoi, nombre de sociologues et économistes enseignant à l'université Badji Mokhtar s'accordent à dire qu'une convergence des énergies entre les élus et l'exécutif de la wilaya pourrait jouer le rôle d'architecte dans l'élaboration d'une politique régionale de développement au service de l'emploi.
