La multiplication des affaires, aussi graves les unes que les autres, révélées par les brigades des différents corps de sécurité, a entraîné un véritable branle-bas de combat au niveau des différents tribunaux de Annaba. Activité intense également au niveau de la cour de justice, qui englobe aussi la wilaya d'El Tarf. Ces affaires sont liées aux différents secteurs socioéconomiques. Les statistiques des services de la sûreté de wilaya sont édifiantes : du 8 au 21 septembre 2007, les différentes brigades ont eu à traiter 955 affaires, impliquant 392 personnes, y compris des gestionnaires de quelques rares entreprises publiques encore en activité, ou des opérateurs économiques du secteur privé. Il en est résulté de nombreuses décisions de mise en examen concernant 673 personnes, dont 36 mandats de dépôt, 23 citations directes et 4 mises en liberté provisoire. Il y a d'autres affaires de corruption, dont la plus récente est celle impliquant le chef de service de l'OPGI, qui a été placé sous mandat de dépôt, après avoir été pris en flagrant de délit de corruption. D'autres affaires plus compliquées, comme celle se rapportant à la mise sous contrôle judiciaire du directeur de la société d'optimisation des performances techniques industrielles et managériales des entreprises (OPTIME). Il s'agit d'une filiale de l'institut supérieur de gestion de Annaba, institut, lui-même, filiale du groupe Sider. Il est reproché au directeur général d'OPTIME la présentation de faux bilans, le transfert illicite de fonds à l'étranger, l'abus de confiance et de pouvoir et la dilapidation de deniers publics. Du fait de ses dénégations exprimées à travers les différents titres de presse et les documents qu'il a présentés, le désormais ex-directeur général d'OPTIME est sur la sellette. La deuxième affaire porte sur une tentative d'assassinat, dont les auteurs présumés ne sont que des opérateurs économiques, l'un à Annaba et l'autre à El Tarf. La victime est un industriel de Berrahal. Cette affaire, qui a fait grand bruit au sein de l'opinion publique locale, a éclaté au début du mois de janvier 2007. Selon l'arrêt de renvoi 07/31 notifié au procureur de la République le 19/06/07, deux individus, armés de couteaux, auraient, dans le cadre d'un « contrat », tenté d'envoyer ad patres cet opérateur devant son domicile même. Sa fuite éperdue, et l'intervention de cinq personnes, citées en tant que témoins, lui ont valu la vie sauve. Ces derniers jours, cette affaire a connu des rebondissements. En effet, le juge d'instruction, après audition des accusés, a qualifié l'affaire de criminelle, et après appel des accusés, l'affaire a été requalifiée de délit, toujours sur demande du juge. Mécontente, la victime a fait appel devant la cour suprême. Toutes ces affaires ont été matérialisées par des aveux, témoignages ou preuves tangibles confondant les auteurs. Contacté, le procureur général près la cour de justice de Annaba n'a pas voulu nous recevoir. Il est nécessaire de souligner que la communication justice-presse est au point mort depuis l'arrivée du nouveau collège de gestion de la cour de justice de Annaba.