La présence à Annaba de terroristes non encore localisés et une camionnette prise récemment sous la menace des armes par des terroristes à un commerçant dans la wilaya de Jijel ont mis en alerte les forces de sécurité. L'alerte maximale aurait été décrétée depuis le début du mois de Ramadhan à Annaba. C'est le branle-bas de combat chez les différents corps de sécurité, révèlent des sources crédibles. Les raisons, révèle-t-on, la présence à Annaba de terroristes non encore localisés et une camionnette prise récemment sous la menace des armes par des terroristes à un commerçant dans la wilaya de Jijel. Cependant, ni la marque ni le genre n'ont été divulgués. Des équipements de détection d'armes, munitions et explosifs, ont fait leur apparition depuis, aussi bien chez les éléments de la Gendarmerie nationale que ceux de la Sûreté, a-t-on constaté, à Annaba. En effet, des scanners électroniques portables très sophistiqués et parfois aussi des chiens renifleurs sont utilisés par la gendarmerie et la police au niveau des différents barrages de contrôle de routine de véhicules. D'ailleurs, depuis plus d'une semaine, le nombre de barrages de contrôle, surtout ceux de la Gendarmerie nationale, a augmenté sensiblement à travers la totalité des routes et chemins de la wilaya d'Annaba. Des locataires de certains quartiers chics d'Annaba, à l'image de ceux de Saint-Cloud, ont tenu à témoigner que c'est pour la première fois qu'ils relèvent une présence soutenue des forces de l'ordre et la multiplication des opérations de contrôle de véhicules. Il est vrai, cependant, que cela intervient au moment où l'“émir” national du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussab Abdelwadoud, d'Al-Qaïda dans le Maghreb islamique depuis les attentats du 11 avril à Alger, avait instruit ses troupes de commettre des attentats spectaculaires à haut effet médiatique partout en Algérie. Et c'est généralement durant le mois sacré de Ramadhan que les hordes sauvages passent à l'acte en endeuillant les populations algériennes. Aujourd'hui, même les mosquées que compte la wilaya d'Annaba sont sous haute surveillance, notamment celles implantées dans les zones enclavées et déshéritées d'Annaba. D'un côté, des informations font état de l'infiltration de quelques éléments terroristes dans la wilaya d'Annaba. Des renseignements qui sont confortés par l'arrestation dernièrement de 5 terroristes dans cette ville. De l'autre, une présence accrue des services de sécurité en tenue civile à travers toutes les mosquées de la wilaya, notamment celles rurales. Surtout lorsqu'on apprend de sources bien informées que la présence à la tête de ce groupe de sanguinaires, se trouve un véritable barbare. Il s'agit du terroriste Sellami, auteur principal, entre 1996 et 1999, des attentats sanguinaires ayant ciblé de nombreux officiers des différents corps des services de sécurité, dont le commandant Chebli, dans la daïra d'El-Bouni (Annaba). Ce chef terroriste serait revenu à Annaba, à la tête d'un important groupe d'islamistes armés, dont cinq ont été neutralisés récemment, alors qu'ils planifiaient un attentat à la bombe contre les présidents-directeurs généraux de Naftal et de l'Enac, le 27 juillet dernier, à l'occasion de la pose de la première pierre du projet de pipeline reliant Skikda à Berrahal. Selon nos sources, ce criminel en question, condamné à plusieurs reprises à la peine capitale pour crime contre les populations, avait, sous la pression des service de sécurité, quitté la région d'Annaba à la fin de l'année 1999, en optant pour le massif de Collo (Skikda) et celui de la wilaya de Jijel, où il activa et exécuta de nombreux attentats sous les ordres de l'ex-“émir” de l'Edough, Mebrek, alias cheikh Younes. Ce dernier, “transféré” aussi en 1996 d'Annaba vers ces régions, fait partie aujourd'hui des membres du conseil consultatif de l'“émir” Abou Moussab. La présence de ce barbare, originaire de l'un des plus chauds quartiers de la Coquette, en l'occurrence Boukhadra (ex-Bouhamra), avait un seul but, affirme-t-on : perpétrer des actes criminels d'impact d'envergure afin de desserrer l'étau des forces sécuritaires combinées sur les groupes terroristes dans la Grande-Kabylie. Très actif ces quatre dernières années, principalement dans les régions Tizi Ouzou-Boumerdès, l'ennemi public n°1 de l'Etat algérien a élargi, ces dernières semaines, son champ d'action, estime-t-on. En effet, alias Abou Moussab Abdelwadoud a reconquis de nouvelles wilayas, entre autres, Bordj Bou-Arrérridj, Bouira, Médéa et Blida.