Elaguez vos arbres après le premier quartier lunaire, plantez vos graines quand l'astre n'est plus plein et cessez toute activité les quatre jours correspondant à l'apogée, le périgée et les nœuds lunaires. En matière de botanique, comme en matière de pêche, l'astre lunaire semble poursuivre l'œuvre accomplie par la Terre mère. Le satellite naturel de la Terre ne s'est pas suffi à éclairer le ciel et guider les pas du bédouin. L'interaction gravitationnelle avec la Terre influe sur nos espèces végétales, revigore l'arbre de sa sève et ponctue la cadence des marées. On lui attribue les changements d'humeur et aurait, selon de récentes études, un impact sur le changement climatique. On savait l'intérêt du Soleil et de sa lumière sur la vie terrestre, qu'elle soit humaine, animal, ou végétal mais c'est perdre de vue l'importance de la Lune dans l'équation de la vie. En effet, on ne doit pas perdre de vue que la Lune, dans un ballet qui se joue à trois, orchestre les mouvements de sa double et fait partie d'un équilibre synchrone. Dans son infinie bonté, elle s'écarte chaque année un peu plus, de 3,8 cm environ, pour conserver ce moment cinétique et permettre aux trois astres de poursuivre leur danse. Leur avenir, ne l'oublions pas, est de s'écarter toujours davantage, et le Soleil en premier, pour finir dans la bouche béante d'un trou noir invincible. Mais, d'ici ces milliards d'années, que de générations à disparaître et d'hommes encore à renaître. Peut-être que les croyances auront force de loi, que les affabulations d'un jardinier seront établies en données scientifiques, et que l'on s'apercevra que la lune gibbeuse ne favorise pas uniquement la germination de graines végétales… Qui sait ? La mauvaise graine est peut-être celle plantée en contravention avec les règles du jardinier.