Une augmentation des prix des billets d'avion de la compagnie nationale Air Algérie aura lieu très probablement à partir du 17 novembre. La direction préfère parler de « rattrapage » plutôt que d'augmentation. Jusqu'à fin 2004, les passagers de la compagnie devront supporter des hausses conséquentes. Les prix des vols intérieurs ont notamment été relevés de 10 % en juin. Le réseau international a connu une augmentation de 8 % à partir du 15 juin dernier. Comme plusieurs autres transporteurs aériens, la compagnie nationale compense ainsi la hausse du prix du kérosène et l'augmentation des taxes aéronautiques. L'allemande Lufthansa et TAP Air Portugal vont majorer leurs prix prochainement. British Airways et Virgin Atlantic avaient, quant à elles, pris une telle initiative dès le début du mois d'août. Le kérosène est le deuxième poste de dépenses après les salaires. Contacté, Tayeb Benouis, PDG d'Air Algérie, a affirmé : « Plusieurs éléments influent directement ou indirectement sur les prix des billets : en plus de l'envolée des cours du pétrole, il y a la parité du dinar par rapport aux devises et la parité euro-dollar. On fait le plein partout dans le monde. Il y a un programme de rattrapage tarifaire qui s'étale jusqu'à fin 2004 et même après cette échéance, les prix du réseau intérieur ne seront rattrapés qu'en partie. Le taux de couverture est estimé à 55 %. Il y a actuellement des augmentations dans plusieurs secteurs, y compris le transport routier. Pour la deuxième fois en trois mois, Air France par exemple a relevé ses tarifs. » Ces hausses successives ne risquent-elles pas de diminuer le taux de remplissage des appareils ? « Nous sommes conscients de cet aspect des choses. Nous allons étudier la question en temps opportun », répond laconiquement Tayeb Benouis. Le billet aller-retour Alger-Paris-Alger coûte 46 000 DA (520 euros), soit 4 fois et demie le SMIG. Economiquement, une hausse se justifie, mais commercialement elle sera difficile à faire accepter. Pourtant, le renouvellement de la flotte entraînera une baisse significative des coûts d'exploitation, notamment pour les postes carburant et entretien d'avions. L'activité de la compagnie a, en fait, triplé après la faillite de Khalifa Airways. D'après le rapport du Conseil économique et social, le chiffre d'affaires de la compagnie a atteint 17,98 milliards de dinars au second semestre 2003, soit une hausse de près de 24 % par rapport à la même période en 2002.