Le prix des billets d'Air Algérie connaîtra une hausse substantielle d'ici le début de la semaine prochaine, a-t-on appris de source proche de la compagnie. Celle-ci a affirmé qu'une autre augmentation entrera en vigueur d'ici à la fin de l'année. Au début du mois de novembre, la compagnie nationale a, dans la discrétion la plus totale, revu à la hausse ses tarifs sans se soucier de la réaction de sa clientèle. Les différentes augmentations tarifaires opérées durant toute cette année auront dépassé les 50% du prix initial du billet sans que les prestations de services soient améliorées. Les responsables de la compagnie préfèrent parler de « rattrapage » des prix entrés en vigueur depuis le début de l'année en cours « dans le but de rééquilibrer la facture des billets par rapport aux charges supportées par la compagnie, notamment la hausse du prix du kérosène sur le marché ». Si Air Algérie trouve son compte dans ce « plan de rattrapage », les clients, notamment ceux du Sud, en sont les grandes victimes. Ainsi, cette compagnie nationale de transport aérien, et en l'absence de toute concurrence, surtout sur les lignes intérieures, agit en situation de monopole pour procéder à des augmentations tarifaires successives sans se soucier de la réaction de sa clientèle, confrontée souvent à une prestation de services qui laisse à désirer. Ce qui s'est passé récemment avec nos pèlerins à l'aéroport de Djeddah, en Arabie Saoudite, est très révélateur. Près d'un millier de passagers ont été bloqués dans l'enceinte aéroportuaire pendant près de 48h, engendrant une situation des plus déplorables. Récemment acquis, l'Airbus qui devait transporter les pèlerins a subi une panne technique, alors que le Boeing 747 affrété en remplacement du premier appareil n'a pu décoller du fait d'un malaise qu'auraient eu deux membres de son équipage. Ce qui a engendré des répercussions dramatiques sur les voyageurs. « Trois évènements ont été derrière ce retard. Le premier est lié à l'encombrement des passagers au niveau de la salle d'embarquement à l'aéroport de Djeddah et qui a touché d'autres compagnies de transport, engendrant plus de 7 heures de retard dans l'enregistrement. Quant au deuxième problème, il était vraiment inattendu. Deux membres de l'équipage du Boeing 747 affrété ont eu des malaises successifs. L'un d'eux a été hospitalisé pour une intoxication alimentaire. Nous ne pouvions faire appel à d'autres parce qu'ils étaient en repos réglementaire. Le troisième événement est relatif au brouillard qui a couvert toute la capitale durant une demi-journée. Tous les vols ont d'ailleurs été détournés. Ces évènements ont retardé de 30 heures ces vols, mais nous avions pris nos précautions pour loger tous les pèlerins dans un hôtel et les derniers sont rentrés hier soir et ce matin (aujourd'hui, ndlr)... », ont déclaré les responsables d'Air Algérie. Pourtant, les agences de voyages ont pointé un doigt accusateur en direction de la compagnie nationale qui, selon elles, « a failli à ses responsabilités » à l'égard de ses clients, « abandonnés sans aucune explication » dans l'aérogare de Djeddah, « sans aucune information ou renseignement. Il a fallu que les pèlerins fassent un tapage à l'aéroport et que notre représentation diplomatique soit alertée pour que la situation soit prise en charge par la compagnie », a déclaré un agencier. Pour ce dernier, chaque année, le même problème se pose, « pas uniquement pour les pèlerins de la Omra, mais également pour ceux qui font le grand pèlerinage ». Des incidents pareils ont tendance à se répéter au niveau de la compagnie nationale. L'absence de concurrence, après la disparition de Khalifa Airways, a fait replonger Air Algérie dans une situation de monopole qui n'a rien à voir avec les règles de la commercialité, seules à rendre le client roi.