La compagnie nationale Air Algérie veut voler plus haut dans le ciel. Cependant, les responsables savent pertinemment qu'elle a besoin d'un meilleur management pour faire face à la concurrence, surtout sur les lignes internationales et soigner son image de marque. Si les prestations à bord sont généralement acceptables, les voyageurs sont souvent malmenés par les retards, souvent justifiés par « l'arrivée tardive de l'appareil ». Pour s'en convaincre, il suffit de lire le témoignage des Franco-Algériens ou les forums internet sur le sujet. UN NOUVEAU PROGRAMME DE FIDELISATION Le réseau France demeure son premier marché à l'international. La compagnie a pu assurer 64% du trafic entre l'Algérie et la France au cours de l'année 2007, en dépit de la concurrence de deux compagnies étrangères sur ce réseau, a indiqué récemment le représentant d'Air Algérie à Marseille, Mouloud Arroudj. 1,2 million de passagers ont été transportés vers la France durant 2007 sur les 3,5 millions pris en charge par la compagnie. Si Marseille reste la seconde plus importante escale de France, Paris est la plus convoitée. Pour Air Algérie, Air France et Aigle Azur qui se disputent le marché, la chasse aux passagers en basse saison est ouverte. Pour séduire le candidat au voyage, ces compagnies alignent les promotions pour la période traditionnellement creuse avant le rush des départs en vacances. LA DIFFERENCE PASSE PAR LA QUALITE DE SERVICE Air Algérie propose aussi un nouveau programme de fidélisation : Air Algérie Plus qui vise à se rapprocher de la clientèle en créant un lien privilégié entre le voyageur et la compagnie. Ce programme vise à récompenser les voyageurs fréquents en reconnaissance de leur fidélité en les invitant à gagner des « miles » et en leur offrant la possibilité de les échanger en billets gratuits. Pour élargir son réseau, elle a inauguré la ligne Alger-Montréal-Alger et prévoit de la renforcer par un troisième vol hebdomadaire en attendant Alger-Pékin qui sera mis en service prochainement, selon Hadj Rabia, ex-directeur général par intérim. Le marché semble prometteur en sachant que des milliers de Chinois travaillent dans notre pays et pourront se déplacer en Algérie sans faire d'escales. Cependant, il faudra faire la différence par la qualité de service car les grandes compagnies ne se laisseront pas faire. Pour pallier l'augmentation des prix du kérosène et des taxes aéronautiques, la compagnie a revu ses tarifs à la hausse à plusieurs reprises, notamment sur les lignes intérieures. Néanmoins, la direction préfère parler de « rattrapage » plutôt que d'augmentation. Les lignes intérieures sont structurellement déficitaires à 100%. Les pouvoirs publics doivent réfléchir à une réorganisation qui permet d'avoir la possibilité d'offrir aux passagers un plus grand nombre de destinations dans le cadre d'un réseau structuré et cohérent. L'une des solutions a été trouvée : la filialisation, mais Air Algérie Domestics tarde à voir le jour. Malheureusement, Air Algérie ne fait partie d'aucune alliance qui lui aurait permis un maximum de compétitivité et de rentabilité. Elle possède une flotte de 31 appareils d'une moyenne d'âge de quatre ans. Elle emploie 7400 personnes et a réalisé en 2007 un chiffre d'affaires de 48 milliards de dinars. Les axes de développement stratégique concernent la fonction commerciale, la concurrence, la vente-distribution, la refonte du programme d'exploitation, la programmation des personnels navigants et la maintenance. Air Algérie a introduit le billet électronique, une obligation fixée par l'Organisation internationale de l'aviation civile (IATA) à toutes les compagnies aériennes et dont la date butoir pour sa généralisation est le 31 mai 2008.