Pour vol de denrées alimentaires destinées au couffin du Ramadhan, le procureur de la République près le tribunal de Annaba a placé, lundi, 4 individus sous mandat de dépôt. Il s'est avéré, après audition, que ces voleurs sont des employés de l'APC de Annaba. L'affaire a été traitée avec célérité. Cette même célérité est sollicitée dans le traitement d'une autre affaire versant dans le même contexte, mais à grande échelle : il s'agit de la manière avec laquelle l'opération du couffin de Ramadhan a été menée. En effet, après le désengagement le 29 juillet dernier du fournisseur initial retenu pour pourvoir l'APC de 7600 couffins, deux sessions extraordinaires ont été organisées depuis, dont une sous la présidence du nouveau P/APC pour solutionner ce problème. Répartie par la commission des marchés en 3 lots, pour un montant de 1, 9 milliard de centimes, l'opération a été, selon des élus FLN mécontents, détournée par le directeur de l'administration de la commune. Toujours selon la même source, « ce directeur financier a scindé l'opération, sans l'aval de la commission des marchés, en 5 lots, tout en rectifiant le cahier des charges. Nous dénonçons fermement cette opération, car elle est entachée d'irrégularités. Nous exigeons une enquête dans l'immédiat par les services concernés ». Ce sont les propos de plusieurs élus, qui ont refusé de signer les PV et exigé une rapidité dans le traitement de ce dossier. Par ailleurs, après la commission communale des marchés, c'est le service social qui est, cette fois, mis à l'index. Les listes des bénéficiaires du couffin du Ramadhan, fournies aux différents secteurs urbains de la commune de Annaba, ne sont pas assainies. En effet, preuve à l'appui, nous avons pu vérifier avec « succès » une liste d'indus bénéficiaires auprès de la direction des affaires sociales. Ils se sont avérés affiliés à la CNAS et une partie d'entre eux travaille à l'APC de Annaba. Cette affaire a fait l'objet d'une dénonciation de Ismaïl Dorbani, président de l'union des associations de quartiers de la wilaya de Annaba. Dans son communiqué, adressé aux autorités locales, dont le wali et la gendarmerie, l'union relève la défaillance de tous les services sociaux de la wilaya. « Les listes des familles bénéficiaires du couffin du Ramadhan ont été établies au préalable, après une enquête administrative et sociale. Il s'est avéré qu'elles comportent des indus bénéficiaires qui n'ont rien avoir avec les démunis recensés par la DAS. Il y a ceux qui n'habitent pas la commune, ceux qui en ont bénéficié, au nom de leur épouse, et ceux, à défaut d'une adresse effective, celle du siège du secteur urbain. Nous exigeons de situer les responsabilités et de prendre les mesures qui s'imposent », peut-on lire dans le communiqué. Du côté de la DAS, la dénonciation ne tarde pas à venir puisque Saliha Mayouche, la directrice, dira que « le wali ne manquera pas de prendre des mesures sévères à l'encontre de ceux qui abusent des biens sociaux ». Les services de sécurité ont du pain sur la planche, d'autant que la majorité des élus communaux est poursuivie en justice.