Le président français Nicolas Sarkozy sera à Alger au début du mois de décembre, confirme-t-on de source diplomatique française en Algérie. Sa visite d'Etat, qu'il effectuera après sa tournée maghrébine de juillet dernier, sera, affirme-t-on, l'occasion pour les deux parties de renforcer les relations bilatérales dans tous les domaines, allant des relations humaines aux affaires économiques en passant par la question de la circulation des personnes entre les deux pays. Plusieurs dossiers sont inscrits à l'ordre du jour de cette première visite d'Etat de Nicolas Sarkozy depuis son investiture en mai dernier. Parmi les points qui devraient être abordés figure la coopération militaire que le président français voudrait bien développer avec l'Algérie. En outre, M. Sarkozy devrait remettre sur le tapis sa proposition pour une coopération dans le nucléaire civil. D'ailleurs, selon la même source, une réunion se tiendra bientôt à Paris entre des représentants algériens et français, en vue d'esquisser un plan de coopération et surtout connaître les besoins de l'Algérie en la matière. Le président français a émis son vœu, bien avant son élection, d'assister l'Algérie dans ce domaine en contrepartie d'un partenariat accru dans le secteur gazier. Les deux parties devraient signer une nouvelle convention sur les échanges culturels étendue à d'autres segments. Elle remplacera l'ancienne qui date de 1986 et qui est arrivée à expiration il y a quelques mois. Cette visite sera également celle du renforcement des échanges dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il est ainsi prévu d'ouvrir une université algéro-française et un institut supérieur de technologies. Si sur le plan politique il y a quelques divergences ou « malentendus » pour reprendre le mot utilisé par un diplomate français, les affaires économiques sont au beau fixe. Même en perdant un peu de ses parts de marché, la France reste l'un des principaux partenaires de l'Algérie. En 2006, les entreprises françaises ont remporté des contrats d'une valeur de plus de 4 milliards d'euros. Les Français misent beaucoup sur le secteur de l'énergie et des mines. La compagnie pétrolière française Total envisage, à elle seule, d'investir près d'un milliard d'euros. Le marché français reste ouvert à la compagnie nationale Sonatrach qui détient déjà 16% du marché français. Notre interlocuteur soulignera que la France compte non seulement maintenir ces parts de marché, mais aussi elle encourage Sonatrach à renforcer sa position de fournisseur de gaz incontournable de l'Hexagone. Outre le volet économique, la question de la circulation des personnes occupera une place importante dans les discussions entre les deux parties. La France, indique notre source, veut réellement consolider la libre circulation de certaines catégories de personnes. Il s'agit notamment des hommes d'affaires, des chercheurs, des enseignants universitaires, des cadres supérieurs, des médecins et des journalistes. En 2006, les services consulaires français en Algérie ont accordé 34 000 visas de circulation (visas d'une durée minimale d'un an). Ce qui a représenté 23% du total de visas octroyés cette année-là et qui s'élevait à 126 000. L'objectif des autorités françaises est d'atteindre 33% à la fin de l'année en cours. Notre source nous apprendra dans la foulée que le consulat d'Oran ouvrira ses portes à partir du 2 octobre prochain. Cela, estime la même source, permettra de désengorger le consulat d'Alger qui connaît toujours une grande affluence.