Les importateurs exclusifs du livre seront désormais dispensés d'avoir un capital social d'au moins 20 millions de dinars pour exercer cette activité. L'annonce en a été faite hier par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, lors d'une conférence de presse animée à l'issue de la réunion du conseil du gouvernement tenue hier à Alger. Un conseil consacré exclusivement au secteur de la culture. Cette mesure exigée dans le cadre de la loi relative à l'assainissement du commerce extérieur, en vigueur depuis septembre 2005, ne sera donc pas applicable aux importateurs du livre. En plus de l'importation, le gouvernement, affirme Mme Toumi, « va poursuivre sa politique d'aide à la création littéraire nationale ». « Nous soutenons le livre que nous jugeons utile. C'est dans ce sens que nous avons décidé de créer le centre national du livre », lance-t-elle. Ces dispositions, ajoute-t-elle, sont contenues dans les schémas directeurs relatifs aux biens, services, grands équipements culturels et aux zones archéologiques. Des schémas présentés devant les membres du conseil du gouvernement. Le livre et la lecture publique se taillent la part du lion dans ces schémas qui établissent une stratégie du développement du secteur de la culture à l'horizon 2014. Les pouvoirs publics prévoient ainsi de réaliser, d'ici à 2014, 1552 espaces de lecture et de bibliothèques, soit une bibliothèque par commune. Ils envisagent aussi d'acquérir 48 bus bibliothèques et l'ouverture de 14 annexes de la Bibliothèque nationale. Les mêmes schémas, souligne-t-elle, « accordent une importance capitale à la redynamisation du cinéma en Algérie, à travers notamment l'octroi, à partir de 2008, de subventions pour la réalisation des films algériens ». A cet effet, un groupe de travail composé de représentants des ministères de la Culture, des Finances et de l'Intérieur a été mis en place en vue de tracer un plan précis susceptible de réanimer le cinéma. La ministre de la Culture s'est réjouie en annonçant que « l'assiette du terrain et le budget nécessaire pour la réalisation d'une salle de cinéma d'une grande capacité ont été déjà accordés ». « Cette salle sera fin prête à l'horizon 2009 », dira-t-elle. Selon l'oratrice, les autorités visent à augmenter le nombre de théâtres existants en Algérie, pour réaliser 20 salles en 2014. Concernant les sites et le patrimoine, le ministère prévoit un programme de classification et d'inventaire général de tous les sites historiques du pays. Une cinquantaine de musées, ajoute-t-elle, seront également réalisés d'ici à 2014. L'enveloppe budgétaire nécessaire pour la préservation du patrimoine culturel national, précise-t-elle, s'élève à 8,5 milliards de dinars pour la période allant jusqu'à 2009 et à 19,5 milliards de dinars pour la période 2009-2014. Par ailleurs, le conseil du gouvernement a examiné et adopté deux décrets exécutifs. Le premier texte, présenté par le ministre des Finances, fixe le statut-type des sociétés d'assurances à forme mutuelle. Ce texte a pour objet de proposer un statut-type applicable aux sociétés à forme mutuelle qui précise leurs organes, règles de fonctionnement et organisation financière. Il prévoit, selon un communiqué du conseil, des dispositions proches de celles régissant les sociétés commerciales avec certaines différences, notamment en matière patrimoniale et de distribution des produits. Le deuxième décret est relatif à la création d'un centre de recherche en biotechnologie, présenté par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.