En présence d'une assistance nombreuse, l'association des amis Louni Arezki (ex-Rampe Valée) a organisé, jeudi dernier, au palais El Menzah un hommage au quasi-centenaire cheikh Abderrahmane El Djillali qui, pour des raisons de santé, s'est excusé de ne pouvoir être présent parmi les convives, au même titre d'ailleurs de Sid Ahmed Serri et de Abdelkader Bendamèche, empêchés pour différents motifs de faire le déplacement. Ainsi, dans un élan de reconnaissance et de gratitude à l'égard de l'illustre enfant, qui a grandi dans les venelles de l'ancienne médina, les organisateurs ont invité l'artiste lyrique Zakia Kara Terki à agrémenter la soirée en égrenant un pan du patrimoine aroubi. Mémoire et repère d'une civilisation qui puise ses sources dans les fins fonds de la ville d'Ibn Mezghenna, l'érudit cheikh Abderrahmane El Djillali est, rappelons-le, l'auteur entre autres de l'ouvrage Tarikh El Djazaïr El âm (L'Histoire générale de l'Algérie) paru en 1956. Sa dernière conférence remonte à juin 2005 à la Bibliothèque nationale, au cours de laquelle il présenta la réédition de son ouvrage. L'histoire des trois villes, une compilation d'études historiques qui s'étale sur 370 pages scindées en trois parties, traite de la fondation, de l'histoire et de la culture des villes d'Alger, Médéa et Miliana. C'est la direction des arts et des lettres pour la promotion de la création, relevant du ministère de la Culture, qui exhuma l'œuvre (datant de 1972 à compte d'auteur) pour la rééditer avec un look lifté. A travers les âges, l'ouvrage met en avant le patrimoine matériel et immatériel qui caractérisait ces villes traversées, depuis les empires phénicien, romain, carthaginois, byzantin jusqu'à l'empire ottoman en passant par les dynasties des Hammadites, des Sanhadjas, des Almoravides, des Hafsides, des Mérinides, etc.