En dépit du lancement de la réforme du système éducatif, il n'y aura pas, pour cette année, de deuxième session du baccalauréat. Pourtant, à maintes reprises, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, avait indiqué qu'une deuxième session du bac sera instaurée, à l'instar des pays développés et voisins, et ce, dès la mise en application de la réforme. Hier, le ministre était catégorique. Il a coupé court à toutes les spéculations en déclarant que cette question n'était pas à l'ordre du jour. Cette annonce a été faite lors des travaux de la conférence nationale des directeurs de l'éducation des 48 wilayas qui a porté sur l'évaluation de la rentrée scolaire 2004/2005 dans le domaine de l'encadrement pédagogique et administratif, les programmes et les manuels scolaires ainsi que le suivi particulier des classes d'examen. Dans son intervention, M. Benbouzid a averti les parents d'élèves et les élèves eux-mêmes contre ce qu'il a appelé les attestations de complaisance pour être dispensés du sport. Cette année, explique le ministre, la tutelle sera sévère, et celui qui ramènera une attestation d'un médecin particulier sera sanctionné par un zéro à l'examen. « Nous ne voulons pas sanctionner nos enfants, d'ailleurs l'activité sportive n'est pas une sanction. Nous avons décidé de mettre fin à cette anarchie qui dure depuis des années », dira l'orateur, qui ajoute que son département a fait appel au ministère de la Santé pour la désignation de 48 médecins agréés qui s'occuperont uniquement de ce type de problème. « Ce sont ces praticiens détachés spécialement pour le secteur de l'Education qui décideront si l'élève peut être dispensé du cours de sport ou pas. Les parents d'élèves doivent prendre leurs dispositions. Nous tenons à informer tous les concernés que nous appliquerons la loi dans toute sa rigueur et nous ne voulons pas de contestation à la fin de l'année », a soutenu le conférencier. Dans le chapitre des préparations des examens du bac, une commission ministérielle a été installée pour s'occuper de la préparation et du suivi de cet examen. Celle-ci est composée d'un responsable au niveau de l'académie, du ministère et d'un représentant de l'éducation de chaque wilaya. Le ministre, dans son discours d'ouverture des travaux de la rencontre, est revenu d'une manière détaillée sur le nombre d'infrastructures scolaires construites et celles en cours de réalisation. Le ministre avancera que d'ici à cinq ans, il est prévu la construction de 300 lycées, 620 écoles destinées aux élèves du moyen et 700 cantines scolaires. Toutes les constructions préfabriquées seront détruites. Cette mesure concerne plus particulièrement les wilayas de Chlef et de Aïn Defla et, à cet effet, le ministère a bénéficié d'une enveloppe budgétaire de huit milliards de dinars pour uniquement l'éradication du préfabriqué dans ces deux régions du pays. Concernant le livre scolaire, l'orateur a tenu à rassurer l'ensemble des concernés que le manuel scolaire destiné aux classes touchées par la réforme (1re et 2e années primaires ainsi que 1re et 2e années moyennes) est disponible dans tous les établissements scolaires pour la vente ou bien pour la location. « Nous avons réalisé 24 millions de manuels scolaires pour cette année. Ce nombre couvrira d'une manière globale toutes les écoles, et ce, à travers tout le territoire national, quant à l'année prochaine, nous avons édité 32 000 livres », dira le premier responsable du ministère qui n'a pas, en outre, nié que le problème du livre scolaire se pose pour les autres paliers. « Nous n'envisageons pas d'éditer les manuels scolaires des classes non concernées par la réforme, car ce sera du gaspillage. Notre souhait est de voir tous les élèves avec leurs propres livres, mais cet objectif ne se réalisera que dans 3 ou 4 ans », dira M. Benbouzid. Par ailleurs, le conférencier n'a pas omis d'évoquer la question de la déperdition scolaire et de la non-scolarisation des enfants. Pour ce dernier point, le ministre a exigé des directeurs des établissements de se rapprocher de la wilaya pour s'informer sur le nombre de ces cas. « Nous poursuivrons en justice les parents qui ne scolarisent pas leurs enfants, puisque cet acte est une démarche obligatoire », a affirmé le ministre. En revanche, 30 milliards de centimes ont été débloqués pour la formation des enseignants. A ce titre, il existe 170 000 enseignants affiliés au cycle primaire, 105 000 pour le cycle moyen et 60 000 pour le secondaire. Enfin, la question de l'encadrement fera l'objet, dans les prochains jours, d'une rencontre. « Dorénavant, nous demanderons des comptes à tous les responsables des établissements et nous les jugerons selon les résultats obtenus en fin d'année », a lancé le ministre qui a ajouté que pour cette année, 26 000 postes budgétaires ont été alloués à son secteur.