Le conseil du malouf est né. C'est une nouveauté dans le domaine artistique constantinois, surtout quand on sait que les chanteurs du vieux-rocher sont connus pour se… déchirer mutuellement. Apparemment, d'autres sentiments ont prévalu en cette soirée du mardi où les artistes, essentiellement versés dans le malouf, se sont retrouvés pour élire quelques-uns de leurs pairs pour présider le futur conseil de ce même malouf. Sur initiative du club de réflexion et d'initiative, le CRI, et malgré un début de séance assez houleux, l'assistance parviendra à faire fi de ses différences pour mettre à la tête du conseil du malouf un connaisseur de cet art centenaire, Eulmi Mohamed en l'occurrence. Désigné par le bureau composé de 16 personnes, le président pourra compter sur les compétences avérées du chercheur Achi Hichem qui sera son premier vice-président, et de l'expérience du toujours jeune Kamel Bouda. Ce sursaut d'orgueil a été enregistré suite à la délocalisation des festivals des Aïsssaoua à Mila et celui du malouf à Skikda, en plus de « la gifle » enregistrée après qu'une association musicale de Mascara eut raflé le premier prix au dernier festival national du malouf. « Tout ce qui arrive n'est que la conséquence des dissensions qui sont les nôtres », dira M. Benhamoud, un musicologue affirmé dans le domaine des chants constantinois. Ce conseil du malouf commencera à activer dans les tout prochains jours et aura pour tâche de mettre sur pied une académie du malouf qui prospectera dans les milieux musicaux afin de recenser, corriger et classer les textes et les chants du patrimoine du malouf. A signaler que Hadj Mohamed Tahar Fergani a été désigné président d'honneur dudit conseil, « en raison des efforts consentis pour l'exportation du malouf dont il a été l'ambassadeur le plus digne ».