Un rapport d'évaluation préliminaire du programme national de néonatalogie a été présenté, jeudi, au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Un document qui révèle une baisse de la mortalité maternelle et infantile. Présenté par le Pr Djamil Lebane, chef de service de néonatalogie à l'hôpital Mustapha et coordonnateur de la commission chargée de la mise en œuvre du programme au niveau du ministère de la Santé, les résultats ont démontré que le taux de mortalité chez les mères a reculé de 92,6/1000 en 2006 à 24,7/1000 en 2007. Ce qui est encore insuffisant, d'autant que les principales causes de mortalité sont évitables, telles que les hémorragies de la délivrance et la rupture utérine. Le taux de mortalité infantile a lui aussi connu une baisse, reculant de 26,9/1000 nourrissons en 2006 à 24,7/1000 en 2007. Pour ce qui est des mort-nés, le taux est passé de 25% en 2006 à 21,5 en 2007. Par ailleurs, les accouchements dans les hôpitaux et les centres médicaux sont en nette progression passant de 92% en 1999 à 96,5% en 2007. « Une baisse sensible du taux de mortalité chez les mères et les nourrissons a été enregistrée grâce à une meilleure prise en charge médicale de la mère pendant toutes les périodes de la grossesse », a précisé le Pr Lebane. Le rapprochement des services de néonatalité de celui de la maternité et le non-transfert des nourrissons au risque d'engendrer la mort du nouveau-né par hypothermie sont, selon lui, à l'origine de cette amélioration. L'autre point, a-t-il ajouté, serait la présence d'un pédiatre dans les services de maternité. Toutefois, des insuffisances ont été relevées dans certains centres médicaux à travers le pays, notamment en ressources humaines. La commission a rappelé aux responsables de la santé présents à cette rencontre la nécessité de rattraper les insuffisances avant novembre 2007, date arrêtée par le décret exécutif promulgué en novembre 2005 relatif aux périodes prénatale et post-natale. « Des retards sont également enregistrés en matière de formation. Il y a un net recul en matière de besoin de santé. Lesquels définissent normalement la formation et non pas le contraire », a estimé le Pr Lebane qui ne manque pas de signaler que des maîtres assistants pédiatres sont encadrés par un chef de service gynécologue. Rappelons que le programme mis en place pour l'application du décret exécutif a pour objectif de faire baisser la mortalité chez la mère et de l'enfant, avant, pendant et après la naissance, de 25 % en trois ans. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, qui a présidé cette rencontre a affirmé que cet objectif est réalisable en un temps plus court, sachant que « les résultats obtenus après une année de la mise en œuvre étaient ceux escomptés pour deux années ». L'Algérie peut, selon le ministre, atteindre les objectifs du millénaire dans le domaine de la santé de la mère et de l'enfant à l'horizon 2011 au lieu de 2015, car la santé dans une société donnée se mesure au taux de mortalité de la mère et de l'enfant, durant les périodes prénatale, périnatale et postnatale. Le ministère, a ajouté M. Tou, œuvrera, à travers la commission chargée d'appliquer le décret exécutif relatif à la santé de la mère et de l'enfant, à relancer les centres hospitaliers et les unités sanitaires pour leur permettre de rattraper le retard enregistré dans ce domaine.