Statistiques n Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le taux de mortalité infantile a été de 25,5 enfants pour 1 000 en 2008 soit environ 20 000 décès durant cette année. Intervenant, hier, au forum d'El-Moudjahid dans une conférence ayant pour thème «La femme et l'enfant», le pr Djamil Leben, chef de service de néonatalogie au CHU Mustapha-Pacha et coordonnateur du programme de périnatalité et de néonatalogie, a précisé que 25,5 enfants pour mille meurent de différentes pathologies chaque année en Algérie. Il a expliqué que le taux de mortalité infantile a connu une légère baisse soit 34,7% en 2002 contre 26,7 en 2007. Selon les prévisions du plan national de périnatalité, le taux de mortalité infantile sera réduit en Algérie à 20,28 enfants pour mille, a-t-il estimé. l'objectif majeur du programme national mis en place par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière en matière de soins de périnatalité «vise à réduire d'ici à 2015 le taux de mortalité infantile de deux tiers pour le ramener à 13,6 enfants pour mille», a encore précisé le conférencier. Déplorant l'absence de statistiques officielles au sujet du taux de mortalité maternel à l'accouchement, il a souligné que 10% des bébés prématurés sur 80 000 naissances enregistrées meurent chaque année. Les morts-nés représentent 35,92% des décès dus essentiellement, selon lui, à la mauvaise qualité des soins fournis. La mortalité néonatale représente 80% de la mortalité infantile, 50% des bébés meurent après 24 heures. La moitié des décès surviennent dans les 24 heures qui suivent. C'est pourquoi, le Pr Leben plaide pour l'organisation d'assises nationales de la naissance afin d'améliorer la prise en charge de l'enfant et de la mère et réduire ainsi le taux de mortalité. «Cela doit constituer une priorité pour les pouvoirs publics». Le nombre de naissances a augmenté de 30% entre 2000 et 2008, a-t-il, en outre, précisé. Par ailleurs, M. Leben estime qu'il est nécessaire de promouvoir les hôpitaux «Amis des bébés» en Algérie en vue d'encourager l'allaitement maternel et, par conséquent, les conditions de santé optimales pour les mères et leurs bébés lors de la naissance et durant la maternité. Il a rappelé que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a soutenu l'initiative «Hôpital ami des bébés» en recommandant les soins par la méthode Kangourou dans le cadre du programme national de périnatalité 2006-2009. Pour rappel, le concept «Hôpital ami des bébés» a été lancé en 1991 à Ankara (Turquie) par l'OMS, l'Unicef et l'Association internationale de pédiatrie. Le décret exécutif portant organisation de la périnatalité et la normalisation de la néonatalogie prévoit, entre autres, de placer toutes les structures de néonatalogie à proximité de la salle de naissance favorisant le lien mère-enfant. Pour le Pr Leben, cette pratique assure à chaque enfant et à sa mère, le meilleur «capital santé» et les meilleures conditions d'une vie saine.