Réduire de moitié le taux de mortalité maternelle et périnatale constitue l'un des principaux objectifs fixés par le programme national de périnatalité et de néonatalogie exposé, hier, par le Pr Djamil Lebane, lors d'une rencontre de présentation au siège du ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière. Une enveloppe de 2,7 milliards de DA a été débloquée par le gouvernement pour la mise en chantier, dès ce mois, de ce programme triennal (2006-2009). Ce dernier vise une meilleure prise en charge de la mère et de l'enfant, de la grossesse jusqu'à la naissance du nouveau-né (les 28 premiers jours). Afin de mieux suivre l'évolution de certains indicateurs de la santé des mères et des enfants, le programme préconise un système d'information périnatale. Dans ce cadre, le professeur, chef de service de la néonatalité au CHU Mustapha-Pacha propose de mettre en place un certificat de décès périnatal et néonatal tardif. Présentement, les taux officiels de mortalité périnatale ne sont pas publiés par l'état civil. La mortinatalité (mort-né) figure sur les registres d'état civil alors que la mortalité néonatale (précoce et tardive) est confondue dans la tranche d'âge entre 0-1 an. Ce certificat peut d'ores et déjà être mis en circulation au niveau des différents établissements concernés, a-t-il assuré. Parmi les autres objectifs, il est notamment question de “dépister” et de “capter” les grossesses à risque (diabète, HTA) et l'incidence du taux de couverture vaccinale chez la population dont le rhésus de la maman et de l'enfant sont incompatibles (maman rhésus O négatif, enfant rhésus positif). Sur ce point, le professeur Lebane a insisté sur l'impératif de doter toutes les structures de maternité en sérums antiD. Il a, en outre, insisté sur l'importance de multiplier les unités Kangourou qui ont prouvé leur efficacité au sein de son service. “Grâce à la méthode Kangourou, nous avons réduit considérablement le taux de mortalité infantile”, a-t-il affirmé. Selon les données exposées par le professeur pour l'année 2005, le taux de mortalité maternelle est de 98,8 pour 100 000 naissances vivantes. Quelque 600 femmes décèdent donc chaque année des suites de complications survenues en cours de grossesse ou lors de l'accouchement. Pour chacun de ces décès, 30 à 100 femmes sont victimes d'affections aiguës douloureuses, invalidantes et qui entraînent souvent des handicaps permanents. La prématurité représente 10 à 12% des naissances vivantes. Ainsi, pour quatre enfants qui décèdent avant l'âge d'un an, trois sont nouveau-nés. Les morts maternelles représentent 9% de la mortalité générale. Ces décès surviennent dans 55% des cas au niveau de l'hôpital, des structures sanitaires, et dans le tiers des cas, au niveau d'un centre hospitalo-universitaire. Près du quart des motifs d'évacuation concerne surtout l'hémorragie génitale. Et près de la moitié des décès surviennent dans les 24h qui suivent l'accouchement. N. S./APS