Depuis mercredi dernier, six containers de pétards ont été saisis par les services des douanes au niveau du port d'Alger et de l'entrepôt sous douanes de Aïn Taya. La marchandise a été importée avec des registres du commerce loués et déclarés comme étant de la céramique. C'est ce qu'a déclaré hier Regue Benamar, directeur régional des douanes, dans un entretien qu'il nous a accordé. Réagissant à notre article paru hier, au sujet de ces saisies, le responsable a tenu à préciser que ces opérations sont le fruit des « visites systématiques des containers rendues obligatoires » par ses services depuis 2006. Les résultats de ces mesures « sont satisfaisants ». « Rien que pour le mois de Ramadhan, nos services ont bloqué 6 voitures grosses cylindrées importées de Marseille, volées en Europe. Interpol a été saisi dans ce cadre pour conforter nos soupçons. Toujours depuis le début de l'année, nous avons saisi 9 containers de pétards, un container de pneus usagés, 14 réfrigérateurs en excédents et 5 containers de matériels usagés importés dans le cadre de l'investissement pour cacher des opérations de transfert de devises vers l'étranger », a déclaré M. Benamar. Pour ce dernier, des saisies « importantes » ont été effectuées durant l'année écoulée en étayant ses propos par des chiffres. Ainsi, 2 millions d'euros ont été récupérés par les services des douanes uniquement à l'aéroport d'Alger. Ces devises ont été saisies sur des passagers notamment des Chinois, des Egyptiens et des Italiens, mais aussi des Algériens, connus comme étant des passeurs. Durant les cinq premiers mois de l'année en cours, la somme saisie a atteint les 400 000 euros. Les douaniers ont également saisi 80 containers de pièces détachées et des unités de production usagées interdites à l'importation. « Une quarantaine de sociétés étrangères ont été bloquées par nos services, à la suite d'une plainte que nous avions engagée à leur encontre pour transfert illicite de devises ou pour non-rapatriement de fonds », a précisé le responsable, avant de conclure que ces opérations ont ramené au Trésor public une recette de 13 milliards de dinars. Ce qui place, a-t-il estimé, les services d'Alger-extérieur au premier rang avec 31% des rentrées en devises par rapport aux autres structures des douanes. Revenant sur l'affaire des containers de pétards saisis par des douaniers à la sortie de l'entrepôt sous douanes de Aïn Taya, M. Benamar a souligné que l'ouverture de ces aires de dédouanement a été nécessaire pour désengorger le port d'Alger qui reçoit, à lui seul, 450 000 containers par an. « Mais nous avons multiplié les visites durant ce mois de Ramadhan qui constitue généralement la période d'importation des pétards, en prévision de la fête du Mawlid Ennabaoui. Il faut reconnaître que ce sont les douaniers qui ont découvert le pot aux roses, à la suite d'une visite après le passage par le scanner. Ce dernier n'a pas décelé la marchandise, parce qu'elle était bien dissimulée dans des cartons à parois épaisses et couverts par une matière qui ne permet pas leur détection par l'appareil. Néanmoins, l'administration a pris les mesures nécessaires après cette découverte. L'inspecteur liquidateur qui a été défaillant a été suspendu, alors que l'inspecteur aux opérations commerciales a été relevé de son poste, de même que le commissionnaire en douanes. Nous sommes en train de vérifier tous les containers qui sont en relation avec ceux saisis. A ce jour, il y a eu quatre interceptés à l'entrepôt de Aïn Taya et deux autres au port d'Alger, importés avec des registres du commerce loués. Ce sont les mêmes procédés utilisés depuis longtemps par les trafiquants. Les éléments d'informations en notre possession nous permettent de dire que l'opération a été menée par un seul importateur, dont le nom n'apparaît pas sur les papiers. Seule l'enquête peut aboutir à son identification », a révélé M. Benamar. Il a insisté sur les difficultés rencontrées par les agents dans les fouilles systématiques des containers au niveau du port d'Alger, notamment pour des raisons de manque d'effectif, mais également à cause des conditions de travail. « Contrôler un container n'est pas un travail facile. L'agent fait face non seulement au risque de contamination par les produits importés auxquels il risque de faire face, mais aussi au volume de travail qu'il réalise du fait du nombre important de marchandises », a expliqué M. Benamar.