La catastrophe a pris de l'ampleur avec le déboisement du versant du mont du Zaccar, causé par de nombreux incendies. Les intempéries continuent de faire de sévir en Algérie. Après Ghardaïa, qui a payé un «tribut» trop lourd, c'est au tour de la wilaya de Aïn Defla de connaître le même sort. Six personnes sont ainsi mortes et huit autres ont été blessées suite aux pluies torrentielles qui se sont abattues, dans la nuit de mercredi à jeudi, dans la commune de Aïn Torki, située sur le flanc sud du mont du Zaccar. Selon la Protection civile qui transmet ce bilan, ces intempéries ont fait une vingtaine de familles sinistrées. Il faut dire que les inondations meurtrières ont touché particulièrement la cité d'Oued Boudjemaï, située, en amont du chef-lieu de la commune dont la population est estimée à 10.000 habitants, et, à un degré moindre, les quartiers de Kherrarba et Bouzebboudja, où deux personnes ont trouvé la mort. Une cellule de crise est mise en place dès l'annonce de la catastrophe naturelle, regroupant plusieurs secteurs, notamment les services des travaux publics, l'hydraulique et la santé, rapporte l'APS. Les secours déblaient les tonnes de boue charriées par les eaux qui ont paralysé la circulation sur l'artère principale, à savoir la rue Emir Abdelkader ainsi que d'autres ruelles de cette localité rurale. Le bulletin météorologique, diffusé jeudi, a exacerbé l'angoisse de la population, déjà terrorisée. L'opération de secours, chapeautée par le wali en personne, se traduit par le relogement des sinistrés dans des appartements neufs de l'Opgi, la distribution de nourriture et de 150 couvertures, une centaine de matelas, des draps et autres produits alimentaires. Les services des travaux publics, quant à eux, s'affairent à débloquer la route entre Miliana et Aïn Torki, coupée à la circulation dans différents endroits, notamment au niveau de l'oued Hammama et oued Aïn N'sour. Maintenant que le bilan est connu et que le désastre s'est produit, ne faut-il pas s'interroger sur le véritable «mobile» de cette catastrophe? En effet, tout comme dans la wilaya de Ghardaïa, à Aïn Defla aussi, on met à l'index la bêtise humaine. Il est, certes, vrai que la force des pluies était dévastatrice, néanmoins, un témoin cité par l'APS, estime que la catastrophe a pris de l'ampleur avec le déboisement du versant du mont du Zaccar, causé par de nombreux incendies enregistrés dans la région, ces dernières années. Par ailleurs, sont concernées par ces intempéries les wilayas de Ghardaïa, Djelfa, Laghouat, Tiaret, Tissemsilt, Aïn Defla et Relizane, a précisé ce bulletin spécial, ajoutant que la validité de ces prévisions couraient jusqu'à vendredi. Les cumuls de pluies estimés atteindront ou dépasseront localement les 30 mm durant cette validité, a-t-on encore précisé. Des pluies orageuses affectaient également les wilayas de Béchar, Naâma, El Bayadh, Saïda, Sidi Bel Abbès, Aïn Témouchent et Tlemcen, jusqu'à vendredi après-midi. Le bulletin diffusé par l'Office national de la météorologie (ONM) estime que, dans ces régions, les cumuls atteindront ou dépasseront localement les 60 mm. Il faut rappeler enfin que les pluies torrentielles qui se sont abattues la semaine dernière sur Ghardaïa ont fait trente-quatre (34) morts, 89 blessés et une personne portée disparue. S'exprimant sur les catastrophes naturelles que connaît l'Algérie ces derniers temps, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia avait indiqué que «l'Algérie n'est pas à l'abri des catastrophes naturelles». Pis encore: «Le pays n'a aucun moyen d'empêcher ou de prévenir les inondations et le séisme qui guettent plusieurs de ses régions».