L'union des artistes algéro-canadiens (UDAAC) a organisé samedi une soirée bouqalate à Montréal. Celle-ci a joint l'utile à l'agréable, puisqu'elle a permis une levée de fonds pour soutenir les activités de cette association dont le but est de promouvoir la culture algérienne et la défense des artistes canadiens d'origine algérienne. Zineb Sahli, la présidente de l'UDAAC, explique que cette soirée bouqala, la deuxième du genre après celle organisée la semaine dernière, « est un jeu qui consiste à réciter des poèmes dans un contexte particulier et à les interpréter comme des présages de bon augure. Il doit son nom à la bouqala (cruche, amphore), mot qui se rapproche de bocal lui-même tiré du latin baucalis. » L'UDAAC a transposé dans une maison de la rive sud de Montréal l'ambiance et l'atmosphère des maisons mauresques faisant face à la baie d'Alger lors des soirées ramadhanesques. Tout le rituel de la bouqala a été respecté selon le programme prévu à cette occasion : tabkhira (la fumigation) de la bouqala, l'eau des sept fontaines, la cueillette des objets personnels, la désignation d'une personne qui tire les objets, el farash (l'incantation) à Dieu, aux prophètes, aux saints et aux djinns (esprits invisibles, génies) pour solliciter leur assistance dans cette veillée et lecture des bouqalate et leur interprétation.