En dépit « des menaces et intimidations », la coordination des sinistrés d'El Asnam revient à la charge et réclame l'application sans condition du dispositif d'aide contenu dans la loi de finances 2007. Celui-ci accorde une aide de 100 millions de centimes à chaque famille sinistrée pour la réhabilitation ou le remplacement de sa baraque. Malheureusement, ce soutien a été remis en cause par le gouvernement qui a finalement décidé de n'octroyer que des crédits bancaires (à 2%) pour les 12 000 propriétaires de ces habitations et de n'assurer le relogement que pour les 6300 occupants de ces biens à titre de locataire, à travers la construction de deux « villes nouvelles ». Dans un communiqué signé par son président Mohamed Yacoubi et remis samedi à la presse, la coordination des cités en préfabriqué fustige ces « comportements irresponsables et suspects qui ont privé les sinistrés d'El Asnam d'un droit légitime pour remettre en l'état leurs logements en préfabriqué datant de 26 ans ». Elle accuse le wali de Chlef d'être derrière ce revirement des autorités centrales, après avoir, dit-elle, imposé une option que tout le monde rejette ici. Par conséquent, elle demande le départ de ce responsable qui, à ses yeux, a « marginalisé les citoyens de Chlef et leurs représentants et imposé une décision par la loi de la force ». En outre, la coordination des comités de quartiers concernés exige l'envoi d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur la « dilapidation du foncier », ainsi que l'arrêt immédiat de l'utilisation de « terres agricoles fertiles et d'une valeur inestimable pour les besoins de projets de construction prévus dans ce cadre ». Elle demande aussi que cessent « la terreur et les intimidations à l'encontre des principaux animateurs de la coordination », lesquels, pour rappel, ont été entendus par la police après avoir publié un autre communiqué sur ce problème, dans lequel ils menacent de recourir à des actions de protestation pacifiques. Les plaignants affirment, par ailleurs, que les citoyens de Chlef concernés sont déterminés à faire valoir leurs droits dans le strict respect des lois de la République, tout en espérant que la « sagesse et la raison finiront par reprendre le dessus dans ce dossier ». Cette sortie des représentants des sinistrés d'El Asnam intervient à quelques jours du 27e anniversaire de cette catastrophe naturelle qui, faut-il le souligner, a laissé des stigmates affreux, comme ces constructions précaires qui semblent avoir été abandonnées à leur triste sort par les autorités centrales et locales, sans se soucier des conséquences néfastes qu'elles génèrent sur l'environnement et la santé de leurs occupants.