La ligue nationale de football (LNF) vient de porter un coup mortel à sa crédibilité et au championnat national en décidant de reporter deux rencontres de la 7e journée (USMAlger-MCAlger et NA Hussein Dey-ESSétif) sous prétexte de protéger les intérêts des clubs algériens engagés en compétitions internationales. Par cette mesure, elle (la ligue nationale) bafoue allègrement ses propres règlements généraux qui précisent en la matière (article 48) que les clubs qui participent aux compétitions internationales disposent de trois jours (72 heures) avant ou après le rendez-vous international pour remplir les obligations du calendrier national. A chaque épreuve, pour ne pas dire bras de fer, avec les clubs, la Ligue nationale perd la partie...et la face. Le championnat national ressemble de plus en plus à une poubelle que personne ne respecte et surtout ne protège. A terme, c'est mortel. Cette décision de report ne repose sur aucun argument valable. Plus grave encore est le silence complice des entraîneurs qui acceptent la démarche sachant (ils sont les mieux placés) qu'en début de saison, les joueurs ont besoin de plus de compétitions dans les jambes que de congés pour tourner en rond. A titre indicatif, les joueurs de l'USMAlger et de l'ESSétif resteront, respectivement, dix-huit et dix-neuf jours sans compétition entre leur dernier match face au WAT et au CABBA disputé le 5 octobre, et le prochain face à Al Arabi du Koweït et Al Wihda de l'Arabie Saoudite, programmé les 23 et 24 octobre. La logique, mais aussi l'intérêt de l'USMA et de l'ESS, auraient voulu que nos deux représentants en Ligue des champions arabes comptabilisent un match de championnat avant d'aborder le rendez-vous arabe. Aujourd'hui, on assiste à un phénomène qui n'a cours qu'en Algérie. C'est le calendrier de championnat qui doit s'adapter aux desiderata des clubs et non le contraire, comme il se pratique ailleurs. Tous les clubs algériens, sans exception, ont recours à ce procédé malheureux lorsqu'ils sont engagés en compétitions internationales. Conséquences de cette grave dérive, la compétition nationale est dévaluée, non protégée et plonge inéxorablement vers des profondeurs d'où aucune force ne pourra le faire remonter. Les compétitions internationales interclubs doivent servir à vérifier le niveau de performance de nos clubs et non pas conduire à son suicide, comme c'est le cas aujourd'hui. La Ligue nationale, qui gère la compétition, mais aussi la fédération portent une lourde responsabilité dans cette dérive qui n'augure rien de bon pour un football qui dérive dangereusement.