« On se sent constamment en danger. A n'importe quel moment, une bagarre pour le contrôle du trafic des stupéfiants peut éclater entre bandes rivales et embraser le quartier », affirment des habitants de Sidi Amar, inquiets par la hausse de la consommation de drogue pendant le ramadhan. C'est à partir de 17 h, précisent-ils, que le commerce juteux de narcotique prend forme dans les dédales de ce quartier populeux où l'on estime à 20 000 le nombre d'habitants. « Misère et oisiveté contribuent naturellement à l'expansion du phénomène parmi les plus jeunes », disent-ils. Des jeunes de ce quartier s'illustrent, d'ailleurs, de plus en plus par la consommation des drogues et des actes d'agression. Dealers relax Pour nos interlocuteurs, l'installation d'une unité de sûreté dans leur quartier se révèle indispensable afin de « juguler ce trafic », d'autant plus, comme ils tiendront à le souligner, qu'un grand nombre de vols commis par de petits délinquants liés aux trafiquants continue à être enregistré, surtout à la tombée de la nuit. « La nuit, les dealers sont maîtres des lieux », constatent-ils avec amertume. Effectivement, il suffirait de s'aventurer au cœur de Sidi Amar après vingt heures pour voir la réalité : libre commerce de zetla, dealers relax et toxicomanes de tout bord. A défaut d'éradiquer le trafic de drogue à Sidi Amar, la réalisation d'une sûreté urbaine permettrait tout au moins de le circonscrire, nous dit-on. Même qu'un terrain vague appartenant aux services des domaines et situé non loin de la nouvelle bibliothèque peut accueillir la structure. « Autant l'affecter (terrain, ndlr) pour la construction d'un commissariat avant que les spéculateurs ne s'en accapare. De quoi faire d'une pierre deux coups », recommande un retraité bien au fait des fluctuations du marché de l'immobilier.