« L'activité bancaire est rentable en Algérie. » C'est ce qu'a affirmé le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), M. Abderrahmane Benkhalfa, lors d'une conférence-bilan organisée la semaine dernière au forum d'El Moudjahid à Alger. Dans sa présentation, M. Benkhalfa a ainsi indiqué que la place bancaire algérienne se compose de six groupes bancaires publics et une banque de développement (BAD), de quatorze banques et succursales rattachées à des banques internationales représentant onze nationalités , ainsi que de quatre établissements financiers spécialisés. Les ressources collectées par l'ensemble de ces banques, a-t-il souligné, ont connu une évolution de 60% en quatre ans. Les ressources globales sont ainsi passées de 2127 milliards de dinars en 2002 à 3400 milliards de dinars en 2006. En gros, le bilan est très positif. Le seul point noir évoqué par le représentant de l'ABEF réside dans la " surcharge du réseau bancaire actuel ". En dehors d'Algérie Poste qui dispose de 3.000 agences, la place bancaire compte 1316 agences bancaires avec une évolution moyenne de 75 nouvelles agences. L'on compte ainsi 1 point bancaire pour 28000 habitants alors que les normes sont de 1 pour 9.000 habitants. Parmi les segments émergents des produits bancaires en Algérie figurent, en bonne place, les crédits à la consommation. M. Benkhalfa a fait savoir, à ce propos, que leur montant a atteint 63 milliards de DA à fin 2006. Selon lui, le taux de risque actuel pour les crédits à la consommation tourne autour des 2 à 3% seulement. M. Benkhalfa a fait savoir que l'ABEF a demandé à la Banque d'Algérie la mise en place d'un Observatoire des taux d'intérêt chargé du suivi statistique des taux d'intérêts pratiqués par les banques. Il a relevé également l'importance grandissante des dépôts collectés auprès des entreprises privées et des ménages, et qui représentent 57,4% du total des dépôts. Pour ce qui concerne le marché du crédit, l'encours est passé de 1.200 milliards de DA en 2002 à 1.941 milliards DA en 2006 avec des prévisions de plus de 2.000 milliards de DA à fin 2007. M. Benkhalfa a également fait remarquer que les financements bancaires à moyen et long termes ont connu une expansion estimée à 48%. Ce qui signifie, a-t-il noté, que les crédits bancaires destinés aux investissements enregistrent une hausse progressive. Parmi les autres segments émergents des produits financiers, les crédits immobiliers ont atteint 126 milliards de DA à fin 2006, le leasing (crédit-bail) 13 milliards de DA, les financements obligataires 170 milliards de DA et les crédits à la consommation 63 milliards de DA. Les financements soutenus dans le cadre des dispositifs spécifiques (Ansej, Cnac, Angem...), ont atteint 135 milliards de DA pour 95.000 projets financés à fin 2006. Lors de la séance d'audition consacrée récemment au ministre des Finances par le président de la république , il a été signalé que l'emploi des jeunes a bénéficié de financements de la part des banques publiques pour un montant de 123,5 milliards de DA. Repères : Ressources collectées par les banques : une évolution de 60% en quatre ans Evolution des ressources globales : 2127 milliards de dinars en 2002 à 3400 milliards de dinars en 2006. Evolution des portefeuilles : l'encours est passé de 1200 milliards de dinars en 2002 à 1941 milliards de dinars en 2006, soit une augmentation de 54% en 4 ans. Les financements à moyen et long terme sont en expansion de 48%. Les opérations de commerces extérieurs domiciliées au sein des banques sont de l'ordre 2 milliards de dollars Rendement des fonds propres moyens : jusqu'à 41% Rendement des actifs : jusqu'à 2.5%.