Omniprésent il y a peu de temps dans le paysage médiatique, en s'adonnant constamment à des annonces spectaculaires et plaisantes à l'image des gratte- ciel de Bardo, le wali de Constantine a subitement déserté les devants de la scène, cédant ainsi la place aux plus folles rumeurs, notamment au sujet des fameux projets structurants. En effet, bien qu'on avance que le wali ait plutôt opté d'œuvrer dans la discrétion, loin du tapage médiatique, il n'en demeure pas moins que le silence des officiels a alimenté les rumeurs les plus insolites, comme par exemple cette histoire d' « effleurer » l'imposante mosquée Emir Abdelkader pour permettre le passage du tramway, ou encore cette affaire d'attribution du projet du Trans-Rhumel à une entreprise brésilienne sur…décision du président de la République ! Et c'est ainsi que l'opacité, qui caractérise les projets structurants réservés à la capitale de l'Est, a laissé le champ libre à toutes formes de spéculations et de « ouïe dires », préjudiciables à plus d'un titre sur la cadence d'exécution de ce programme ambitieux, d'autant que le président de la République souhaite qu'il soit achevé avant la fin de son deuxième mandat. Quand donc seront lancés officiellement les travaux de réalisation du tramway ? Quel couloir va-t-il emprunter ? Quelles sont les bâtisses concernées par la démolition pour les besoins de cette opération ? Enfin, quelle sera l'entreprise réalisatrice de ce projet ? Cela étant, force est de constater que la rétention de l'information officielle a éveillé des doutes sur le devenir de ce projet et ce, même si le wali s'est voulu rassurant, par le biais d'un canal inhabituel, la chaîne I de la radio nationale, en affirmant que ses services ont gagné quatorze mois, en procédant aux travaux préliminaires de réalisation du projet du tramway (déviations des conduites d'AEP, de gaz et des câbles de téléphone et d'électricité). Mais il n'annoncera nullement la date exacte du coup d'envoi des travaux. Quant au Trans-Rhumel ou pont géant, on laisse entendre que c'est finalement les Brésiliens qui auront la mission de le concevoir. Partant, une telle attribution, décidée, dit-on, par Boutefllika, pose la problématique de la transparence des marchés par le truchement des appels d'offres internationaux. A ce titre, il faut également souligner que la piste brésilienne n'est pas la seule à être évoquée, puisque l'on a, en outre, avancé le nom d'une entreprise italienne pour concrétiser le projet du tramway, tout comme l'on insiste sur le fait que la ville universitaire, qui sera érigée au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjli, allait être réalisée par les Chinois. En somme, l'exécution des projets, dits structurants, semble obéir à l'unique desiderata des officiels, et tant pis pour la transparence assurée par les avis d'appel d'offres ! A cet effet, l'on parle avec insistance d'une procédure judiciaire engagée par un bureau d'études français, afin de dénoncer sa mise à l'écart suite à l'attribution d'un marché au profit d'un autre bureau d'études. Et afin, justement, d'éviter des situations nébuleuses, les dossiers du tramway, du Trans- Rhumel, de la ville universitaire, des dinandiers du Bardo, des ferrailleurs des Quatre-chemins et du bidonville de Fedj Errih notamment, mériteraient une clarification sérieuse à même de mettre fin aux rumeurs.