Fausses manœuvres fatales pour le président de la commission de wilaya des candidatures du FLN qui vient de récolter les résultats d'un choix contesté des candidats aux prochaines élections locales. Des dizaines de cadres du parti, avec comme chef de file un ancien mouhafedh et des représentants de plusieurs structures officielles, se sont regroupés jeudi devant le siège du FLN pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié d'« exclusion », de « marginalisation des cadres authentiques du parti » et « le non-respect de la base militante » dans le choix des candidats aux APC/APW qui figurent sur les listes confectionnés, ont-ils affirmé, dans un cabinet médical au lieu du local officiel du parti. La fermeture de ce dernier, décidée d'après leurs déclarations par le premier responsable de la commission précitée, n'a pas empêché les contestataires à déclarer solennellement leur refus de cautionner les listes proposées pour les prochaines échéances électorales. Déclaration officialisée par une pétition ouverte aux signataires (une copie a été remise à El Watan) et sur laquelle figurent déjà les noms de quelques membres des kasmas et des candidats qui se considèrent lésés. Adressée au secrétaire général du parti, la doléance fait part de graves dépassements dont la non-application de la circulaire n°47, le déséquilibre régional, l'accord de la priorité aux transfuges et militants déchus de leurs partis d'origine, la marginalisation de certaines compétences locales et le népotisme. Les contestataires, qui n'écartent pas le recours à des moyens dissuasifs, exigent une commission d'enquête et reprochent aux organes de décision du FLN d'avoir imposé le neveu d'un député au sein de la commission des candidatures et sur la liste des candidats à l'APW, sans critères ni références. Des vigiles de l'ex-FIS ont été maintenus malgré une vive contestation et les auteurs d'un détournement de deniers publics dans le secteur de la jeunesse et des sports ont été reconduits au même titre malgré le rapport de l'IGF. Les militants les plus avisés y voient une tentative de provoquer des hostilités entre blocs antagoniques pour mieux gérer les élections de la mouhafadha, poste brigué par plusieurs cadres, le président de la commission compris. Le RND est l'autre parti soumis depuis 2002 à rude épreuve à cause des luttes intestines et d'un manque d'ancrage au sein de la population de Souk Ahras. La récente exclusion de douze cadres est susceptible de réduire les capacités de mobilisation de cette formation qui essuie depuis cinq ans des échecs. Officieusement choyé par quelques milieux, le RND risque également de perdre le soutien de ses alliés à cause de candidats aux élections qui avaient brillé par leurs attaques frontales à l'administration locale, un élu, auteur du blocage de l'APC de Souk Ahras et d'une série de troubles à l'ordre public, entre autres. Dotées de la machine la plus huilée dans le domaine, ces deux formations risquent de subir la colère de son ingénieur à cause d'une assurance démesurée et d'un travail de coulisses entretenu à outrance au point de franchir les lignes rouges.