L'élaboration des listes au sein des partis engagés dans la course aux APC et à l'APW dans la wilaya de Tiaret reste aux yeux des élus, militants et des simples observateurs de la scène politique locale une grande manœuvre destinée à faire mains basses sur le FLN par une entité pour les uns ou pour faire dans le clanisme et l'affairisme criard pour d'autres. Jamais l'opinion publique locale n'a été si perplexe de voir s'ébaucher des plans d'intérêts étroits au détriment de la chose publique. A la grosse colère manifestée de vive voix par des dizaines de mécontents, sont venues s'adjoindre des lettres de protestation à destination de Abdelaziz Belkhadem. M. Mohamed Chedad, député FLN dans la daïra de Frenda, deuxième grande commune après le chef-lieu, est venu remettre une copie de la lettre ouverte signée par des dizaines d'élus et de militants et adressée au secrétaire général du FLN. Dans la lettre ils font part de « l irresponsabilité » de par « la confection sur mesure de listes où l'on retrouve les membres de la mouhafadha ». Un des membres de la mouhafadha, explicite-t-on, a été jusqu'à faire « bien classer son frère et son cousin dans la liste APC de la commune de Frenda » au détriment d'élus et de militants engagés, dont la seule femme membre de l'APC sortante, a été exclue sans raisons valables. Le plus grave dans l'affaire, ajoute notre source, c'est de voir « réintroduit un ex-membre officiellement démissionnaire en 1997, en plus de la candidature rejetée de M. Kalakhi Cheikh, un membre influent du mouvement sportif national et plusieurs fois membre de la commission jeunesse et sports, qui n'arrive pas à admettre son exclusion. A bien comprendre cette grogne à large échelle, comme en témoigne les lettres toutes aussi virulentes d'élus et de militants de plusieurs communes (Dahmouni, Sidi Hosni, Oued Lili, Tiaret et Rahouia, entre autres), l'opération de confection des listes de candidatures s'est déroulée sur des bases autres que celles liées à la compétence et l'intégrité, à bien scruter ces listes de la discorde. Au-delà donc du FLN et du RND, qui font carrément dans la récupération, il y a les autres formations qui s'accrochent et le FFS qui signe après une longue hibernation son retour politique dans une région où il compte beaucoup de sympathisants. Un FFS new look mais déjà divisé sur l'approche. Les nouveaux militants qui l'ont investi se présentent déjà fragilisés pour cette élection. L'une de ses ailes, dont un membre du conseil national, a fait part, à cause du facteur temps, de la déposition de trois listes pour les communales (Si Abdelghani, Sidi Hosni et à Ksar-chellala). Il faudrait peut être se résoudre finalement à croire que ce climat mouvementé d'avant les élections n'a d'égal que l'opportunisme et la masse d'argent qui aurait circulé non sans nous rappeler que ce rendez-vous politique n'aura été qu'une grande foire où tout se vend et s'achète avec en prime une large contestation.