Dans un communiqué rendu public lundi dernier, les services de la présidence font état d'une décision de créer une nouvelle entreprise de transport urbain public à Skikda et dans neuf autres grandes villes du pays. D'après les prévisions établies par le ministère des transports, une trentaine de bus, de marque Vanhool, desserviront sept grandes cités de Skikda avant la fin de l'année 2008. A priori, et à lire cet énoncé, certains n'y verront qu'un problème supplémentaire qui accentuera le chaos au niveau de la circulation au centre-ville. Cela peut être vrai, mais en partie seulement, car ce sera aussi un acquis qui atténuera le calvaire quotidien que vivent des milliers de citoyens. Ces derniers n'auront plus à supporter le diktat de certains transporteurs privés qui ont largement eu le temps et les complicités aussi, d'opérer une véritable mainmise sur tout ce qui roule à Skikda. La création d'une telle société permettra, aux dires du directeur des transports, d'apporter un plus et de faire bénéficier les usagers d'un service « sérieux, ponctuel et répondant aux normes d'hygiène. D'ailleurs les essais similaires déjà mis en pratique à Alger et Constantine ont été très bien accueillis par les citoyens ». L'étude élaborée par un bureau canadien spécialisé prévoit, à cet effet, d'appuyer le plan de desserte déjà existant en confortant les lignes des cités Merj Eddib, Sicel, Boulesnanae ( 500 et 700 logements) et de créer de nouvelles lignes pour Ben M'hidi, Kassar (Zef Zef),Oued El Ouahch, et la cité Rabah Bitat. L'étude prévoit, par ailleurs, de nouveaux aménagements dans le tracé des lignes afin de créer de nouvelles poches non desservies dans l'actuel plan de transport urbain. A titre d'exemple, la ligne Merj Eddib, avec 10 stations intermédiaires, partira de la place des Martyrs, passera par les Allées, contournera le stade par le boulevard Boumediene, qu'elle longera, intégralement, pour joindre l'échangeur et revenir pour bifurquer par la cité AADL, puis la cité Militaire afin de reprendre de nouveau le chemin des Allées, et retour. La ligne Ben M'hidi, avec 20 rotations, partira de la place des Martyrs, contournera le palais de justice, passera par la gare El Barrani et ralliera directement la RN44, et de là l'échangeur pour joindre le CW de Ben M'hidi. La ligne de Oued El Ouahch, qui comprend 7 points d'arrêt, partira par le Faubourg et touchera pratiquement les cités CIA, Saker et les Oliviers.Selon l'étude, la ligne devant desservir la cité Boulesnane démarrera au niveau du port pour longer les Arcades et de là les Allés, la briqueterie, cité AADL de Bulkeroua, le nouvel hôpital puis Boulesnane. Un tracé qui risque, dans son passage par les Arcades, de causer des problèmes de vibrations et aussi d'étranglement de la circulation. Interrogé à ce sujet, le directeur des transports tiendra à rassurer en affirmant que ce ne sont là que des propositions faites sur la bases de données techniques trop sérieuses pour occulter toute éventualité, et que la décision finale appartiendra à la commission habilitée, présidée par le maire. L'autre « inconvénient » technique de ce plan est en relation avec le choix de la place des Martyrs comme station de départ de la majorité des dessertes. A notre question de savoir si cela ne risque pas d'encombrer cette place, le directeur répondra : « Non, aucunement car tous les bus n'auront pas à stationner pour faire le plein comme cela risque d'être interprété. Ils ne disposeront que d'une dizaine de minutes pour reprendre leur rotation ». Un argumentaire qui se trouve consolidé par le fait que la nouvelle entreprise de transport est du domaine public. Celle-ci permettra aussi d'enclencher les ingrédients d'une concurrence avec le privé au grand profit des citoyens, qui seront certains de trouver un bus public à l'heure et à l'endroit prévu, afin d'en finir avec les « jeux malsains » du privé, lequel continue, au su et au vu de tous, de malmener ses clients en pérennisant ce type de concurrence : la course à grande vitesse.