Après les auditions des ministres, le président Bouteflika réunira, au début de la semaine prochaine à Alger, les walis et les cadres de la nation. C'est ce que nous avons appris, hier, auprès des services de la présidence de la République. La rencontre qui aura lieu probablement le 21 octobre sera, selon des sources sûres, consacrée exclusivement au débat autour de la jeunesse et la problématique de sa prise en charge. Des instructions ont été données, dans ce sens, aux 48 walis pour préparer des rapports sur la situation de la jeunesse et les programmes de prise en charge mis en œuvre dans leurs wilayas. Ces derniers ont, a-t-on appris de la même source, demandé aux organisations de jeunes, aux comités de quartiers et aux représentants du mouvement associatif de présenter exhaustivement tous les problèmes et les besoins de la jeunesse. Devant être consacrée au mouvement sportif, après les déboires répétitifs du sport national (toutes spécialités confondues), le président de la République a décidé d'élargir le débat à la jeunesse qui ne cesse de sombrer dans de multiples problèmes. L'inefficacité des programmes de prise en charge des jeunes, l'incapacité des autorités locales à dégager les solutions idoines pour remédier aux problèmes et le désarroi de la jeunesse seraient à l'origine de cette décision. Le chef de l'Etat devra, ainsi, donner des instructions aux premiers responsables des collectivités locales de redoubler les efforts et d'être en permanence à l'écoute de cette frange de la société. Une frange qui est, en témoigne la réalité du terrain, carrément livrée à elle-même. Conséquence : cette démission de l'Etat a, indiquent des représentants du mouvement associatif, aggravé l'ampleur des fléaux sociaux devenus plus complexes avec l'émergence de nouveaux phénomènes tels que la délinquance juvénile. En manque de perspectives et souffrant du chômage, les jeunes Algériens ont actuellement les yeux rivés sur l'autre rive de la Méditerranée. Ils sont nombreux ces jeunes, même des cadres dans la Fonction publique et des diplômés universitaires qui, au péril de leurs vies, tentent de fuir le pays clandestinement à la recherche d'un cadre de vie meilleur. Le phénomène des « harraga » prend, en effet, des proportions alarmantes. Des dizaines, voire des centaines, de jeunes blasés et délaissés tentent la traversée moyennant des embarcations de fortune. A ces phénomènes, il faut également ajouter celui de l'endoctrinement des jeunes et leur recrutement par les groupes terroristes. La défaillance des pouvoirs publics dans ce domaine est donc flagrante, d'où la nécessité d'aller, en urgence, vers la mise en place d'une nouvelle stratégie de prise en charge des jeunes. Une stratégie devant répondre concrètement aux aspirations et préoccupations de la jeunesse. Le gouvernement est, en tous cas, interpellé…