Pour le moment, rien n'a filtré sur les réelles motivations de ce revirement. Les trois chefs de l'alliance ne se rencontreront pas la semaine prochaine. La réunion au sommet a été reportée à une date ultérieure pour des raisons qui restent, à ce jour, inconnues. «Nous n'avons pas inscrit dans notre agenda une rencontre au sommet pour la semaine prochaine», nous confie une source proche de l'alliance qui est restée très peu prolixe sur les motivations de ce recul. Le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), M.Miloud Chorfi, avait annoncé, samedi, en marge de la rencontre entre le président et les walis qu'une rencontre au sommet de l'Alliance présidentielle pourrait se tenir vers le début de la semaine prochaine pour une éventuelle coordination lors des sénatoriales du 28 décembre. Le MSP, cité par l'APS n'a pas démenti cette information. Son vice-président avait même confirmé la rencontre, «qui permettrait de donner un contenu concret à l'alliance», Dans le même sillage, le porte-parole du FLN, M.Saïd Bouhadja, avait affirmé que «certainement, le sommet aura lieu, tant que les trois partis formant l'alliance sont les partis influents dans la vie politique du pays». Pourquoi donc ce revirement? Miloud Chorfi, que nous avons pu joindre au téléphone, s'est rétracté: «J'ai parlé d'une probable rencontre. Rien n' a été arrêté, mais je me suis référé à l'annonce faite par le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M.Abdelaziz Belkhadem, lors du dernier sommet de l'alliance». Le FLN, le MSP et le RND n'ont pas jugé utile de tenir cette rencontre protocolaire, sachant que, d'emblée, les trois formations ont rejeté la thèse d'une alliance totale pour les prochaines sénatoriales, du moment qu'il s'agit d'une compétition pour contrôler le Sénat. Chacun des partis a mené campagne en cavalier seul. Le RND clôturera, demain, les réunions des conseils des wilayas élargies aux élus locaux et cadres du parti, par un grand meeting populaire à Tiaret, animé par le secrétaire général du RND, M.Ahmed Ouyahia, qui a effectué une tournée à travers plusieurs wilayas du pays. Un riche programme qui lui a permis de conforter les chances de ses candidats, même si, de son avis, il ne faut pas attendre de grandes surprises durant les prochaines sénatoriales. Les cadres du RND, contactés par nos soins, estiment, néanmoins que «leur parti est le seul sur le terrain qui anime d'une manière active la scène politique». Par ailleurs, nous apprenons que le bureau national du RND va se réunir, ce samedi, dans le but d'évaluer les primaires, achevées la semaine passée au sein des instances de base du parti. Les grands électeurs seront convoqués pour la troisième fois depuis la création du Conseil de la nation, le 28 décembre prochain, pour le renouvellement partiel de la composante de la chambre haute du Parlement, issue des assemblées communales et wilayales, en plus du renouvellement du tiers désigné, une décision qui échoit au président de la République. Mais les sénatoriales ne justifient pas, à elles seules, le report du sommet de l'alliance. Selon les observateurs, le dernier discours du président de la République a embrouillé les cartes de l'alliance et a enfoncé le désaccord entre les trois partis. Le MSP s'est vu isolé par ses compagnons politiques qui ont soutenu, à travers des communiqués de presse, le discours de M.Abdelaziz Bouteflika, principalement sur la question de la corruption. Une position loin d'être du goût de la formation de Soltani. Un sommet, dans ce contexte, se déroulera dans une atmosphère très tendue, et extrêmement gênante. Une situation que les trois partis espèrent éviter.