La coopération algéro-malienne est au menu de la 10e session de la commission mixte qui se tient depuis hier à Bamako et à laquelle prend part le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci. Une occasion pour les deux pays frontaliers de passer en revue le lancinant dossier de la sécurité des frontières et la lutte contre les différentes formes de criminalité sévissant dans la région (contrebande, terrorisme et immigration clandestine). La longue histoire de coopération entre les deux pays ne peut être évoquée sans la question du conflit touareg survenant dans le nord du Mali et pour lequel l'Algérie a consenti de nombreuses médiations de paix. Ladite réunion intervient d'ailleurs à l'heure où des négociations ont cours à Kidal pour la libération d'otages détenus depuis la fin août par les rebelles touareg sous la coupe d'Ibrahim Ag Bahanga. Que de questions sensibles donc sur la table de cette réunion hautement importante coprésidée par Medelci et son homologue malien, Moctar Ouane, en vue d'une paix durable dans la région. La réunion des experts des deux pays, qui avait précédé la rencontre au sommet, avait réitéré leur satisfaction de voir se concrétiser sur le plan sécuritaire l'accord de coopération militaire et technique. Les deux parties ont conclu le règlement intérieur pour la création d'un comité technique de suivi de la mise en œuvre dudit accord dont la première réunion est prévue à Alger. Les experts algéro-maliens ont rappelé l'ambition commune de densifier la coopération bilatérale dans le domaine de la prévention et de la lutte contre le crime organisé afin de sécuriser les zones frontalières, et ce en convenant de mettre en application des actions concrètes traduisant les engagements bilatéraux en la matière. Bamako et Alger avaient, pour rappel, déboursé pas moins de 1,75 million d'euros pour un fonds spécial dans le cadre d'un accord de paix signé en 2006 dans la capitale algérienne et prévoyant le développement des trois régions du nord du Mali (Tombouctou, Gao et Kidal). Ces dernières représentent un axe frontalier ouvert sur l'Extrême-Sud algérien, lieu de passage pour les candidats à l'émigration clandestine ou à la contrebande. La paix et la stabilité à la fois économique et sécuritaire de l'autre côté de la frontière sont une garantie pour l'Algérie et pour le Mali de faire barrage aux tentatives de déstabilisation et aux convoitises sous-régionales. Outre les questions d'ordre sécuritaire, la 10e session traite aussi de la coopération scientifique, socioculturelle et économique liant les deux pays. Les experts ont convenu de renforcer les relations interuniversitaires, de signer un programme d'échange culturel et d'organiser des rencontres entre opérateurs économiques en 2008 sous l'égide des chambres de commerce des deux pays.