On savait que le FLN est divisé et qu'un clan est soutenu par des responsables locaux, mais on était loin d'imaginer que l'autre clan- reconnu par Belkhadem- allait subir une véritable « purge » de ses candidats après le dépôt des dossiers au niveau des services de la DRAG. En effet, une première vague de trente candidats, puis une autre de vingt, ont vu leurs listes rejetées pour des motifs que les concernés rejettent « globalement et dans le détail ». Pour eux, il s'agit ni plus, ni moins, d'un règlement de compte, conséquences de leurs « prises de position contre les forces du mal ». « Sur quelle base peut-on éliminer des élus en poste qui ont voulu se représenter, au vu de leur popularité et de la confiance placée en eux par leur parti ? », s'interrogent les malheureux candidats éjectés. En tête de ces derniers figurent le P/APW et deux de ses collaborateurs, dont tout le monde ici connaît leurs relations tendues avec le chef de l'exécutif de wilaya. D'ailleurs, celui-ci ne s'est jamais réuni avec l'assemblée de wilaya depuis le Ramadhan 2006, en raison de l'opposition manifestée par la majorité quant à « l'approbation à la va-vite d'un dossier sensible et épineux, en l'occurrence celui des 20 000 logements en préfabriqué ». D'autres élus des assemblées communales, dont des P/APC, ont le sentiment aussi d'avoir été sacrifiés pour leurs « relations amicales » avec les dirigeants de l'APW. Sinon comment expliquer qu'un P/APC comme celui de Taougrit, qui cumule deux mandats successifs, s'est vu « dégommé sans raison valable », en dépit de l'insistance de la population qui réclamait son retour aux affaires de la commune. Toujours est-il que les rejets notifiés par l'Administration et qui ont touché surtout l'aile du FLN en question, n'ont pas été du goût de ses partisans qui y voient un déni de droit et une manière de l'écarter coûte que coûte de la gestion des collectivités locales. On soupçonne des groupes d'intérêts de confectionner à leur aise des listes de candidatures, surtout dans les grands chefs-lieux de communes. C'est le sentiment qui prédomine aussi au sein de la population locale qui, faut-il le rappeler, avait boycotté les élections législatives de mai dernier. Malheureusement, ce message de dégoût et de défiance pour diverses raisons n'a pas été entendu par ceux qui ont la charge de remédier à la situation catastrophique que vit la wilaya dans de nombreux domaines.