« En fait, notre quartier n'est pas complètement oublié, puisque tous les cinq ans, avant les élections locales, il devient comme par enchantement le lieu de prédilection de tous les candidats à l'APC. Ils nous promettent monts et merveilles et sèment de grands projets à travers les ruelles sinueuses de notre quartier mais qui s'évaporent juste après les élections ». Pendant que certains quartiers vivent dans le faste et profitent d'une attention particulière, d'autres sont quelque peu négligés pour ne pas dire abandonnés. Sidi Amar, le quartier le plus populaire de la ville, plus de 16 000 habitants, fait partie de ce lot de quartiers oubliés. « En fait, notre quartier n'est pas complètement oublié, puisque tous les cinq ans, avant les élections locales, il devient comme par enchantement le lieu de prédilection de tous les candidats à l'APC. Ils nous promettent monts et merveilles et sèment de grands projets à travers les ruelles sinueuses de notre quartier mais qui s'évaporent juste après les élections », fait remarquer un citoyen. En effet, les conditions de vie dans cet immense quartier deviennent de plus en plus difficiles. L'eau ne coule plus des robinets depuis le début du mois de ramadhan, ce qui incite les habitants à se rabattre sur les tracteurs- citernes dont le prix varie entre 400 et 800 DA, selon la source de provenance de ce produit vital. PITEUX ETAT « Le fait de s'approvisionner en eau potable par des citernes entraîne un trou supplémentaire dans notre budget, heureusement que nos ravitailleurs nous accordent un crédit », dira un citoyen. « L'autre jour j'ai demandé à un employé de l'Algérienne des eaux des explications concernant cette pénurie qui ne fait que durer. Il a répondu ironiquement : ‘'ne t'en fais pas tu auras de l'eau avant l'Aïd'' », enchaîne notre interlocuteur. Les soucis des habitants de Sidi Amar ne s'arrêtent pas là. Les réseaux d'assainissement et de gaz de ville ne concernent que les maisons qui bordent la route. L'éclairage public est inexistant par endroits et les routes sont dans un piteux état. Ce qui illustre d'une façon flagrante le désengagement des pouvoirs publics dans le domaine du développement local dans ce quartier. A l'ère du téléphone portable, les habitants de Sidi Amar attendent toujours le téléphone fixe. Aussi, le quartier manque cruellement d'infrastructures culturelles, ce qui fait que les jeunes désœuvrés deviennent des proies faciles à toutes formes de déviation. En somme, Sidi Amar sombre davantage dans l'anonymat.