L'élaboration des listes électorales en vue des locales du 29 novembre prochain n'aura pas failli à la règle qui veut que les candidats soient pris d'une soudaine crise de nomadisme. Alors que durant toute la mandature les élus semblaient s'entendre comme larrons en foire, c'est à l'approche des échéances que les appétits commencent à s'aiguiser au point de faire perdre la raison au plus sage. Avec les récurrentes rumeurs d'achats des positions contre des sommes invraisemblables que personne ne pourra vérifier, il y a cette fâcheuse tendance à vouloir coûte que coûte se positionner. A l'audimat, ce sont les apparentés FLN qui battent tous les records. Tel maire éconduit aura fait le tour des partis en présence sans pouvoir décrocher le moindre ticket. Un responsable qui avait été positionné à une place de rêve, aura été simplement balayé d'un revers par on ne sait quelle force occulte. D'anciens partisans d'une mouvance du passé se sont retrouvés repêchés par des amis insoupçonnés qui pensent d'abord à leur avenir. Dans cette course folle qui se déroule à huis clos, dans une arène où les électeurs lorgnent plutôt du côté de la mer, il y a comme un malaise à voir toutes ces gesticulations inconvenantes. Pourtant, ni la dernière débâcle électorale, ni l'absence sidérale de bilan ne semblent dissuader ces professionnels des assemblées locales, lesquels semblent avoir un lien commun, celui du nomadisme endémique qui les anime tous. L'important n'est pas de changer au grès des calembours et des coups de Jarnac, mais de parvenir à glisser son nom le plus proche possible du zéro. Ce chiffre mystérieux qui n'a de valeur qu'à droite et qui est souvent synonyme de faillite.