Lorsque les supporters mouloudéens commencèrent à siffler leurs favoris et à encourager l'adversaire, c'est que quelque chose ne tournait pas rond. Et ils n'avaient, a priori, pas tort, car ceux qui devaient les enflammer dans ce « clasico » sont passés complètement à côté de la plaque. Ils étaient à vrai dire méconnaissables, physiquement, tactiquement, et certainement psychologiquement. Les protégés de Fabbro semblaient perdus sur le terrain (pourtant en bon état malgré la pluie), par moments déconcentrés, la plupart du temps lourds à la « détente », très brouillons constamment, et donc inefficaces sur toute la ligne. A contrario, les Canaris du Djurdjura étaient plus disciplinés techniquement, très motivés certainement, et très frais physiquement. A cela, il y a lieu d'ajouter le bon travail du coach, (dominant parfaitement son sujet), qui a mis en place le onze le plus performant pour ce type précis de rencontre, en sacrifiant même des joueurs de « luxe » restés sur le banc de touche, qu'il injectait par dose « homéopathique » et judicieusement et, bien entendu, une stratégie (3-4-3) qui s'avérera payante, le tout débarrassé de la pression du stade du 1er Novembre. Fabbro, « le cerveau », lui, a pris le risque de ne jouer qu'avec deux attaquants. Insensé ! D'ailleurs, la troupe à Saïb cueille à froid les Mouloudéens dès la première minute de jeu (47 secondes exactement), suite au superbe travail de Hemani, sur le flanc gauche, ponctué d'un retrait millimétré, et où Saïbi n'a plus qu'à fusiller de très près Ouamane. La réaction des vert et rouge, brouillons à l'extrême, et trop timides pour vraiment déstabiliser le bloc kabyle, compact et prompt à se lancer en course. Pour preuve, le gardien Ouamane sauve miraculeusement un « essai » de Saïbi dans le temps additionnel (45+3). A la reprise, l'excellent Hemani annonce d'emblée la couleur, en décochant « un boulet de canon » dans une position excentrée. Heureusement pour le portier algérois, la balle ricoche puissamment sur la transversale (54'). Fabbro s'agitait sur son périmètre, mais ses joueurs semblaient ailleurs. Ainsi, après Belaïd, auteur de la bévue qui a coûté le premier but, cette fois-ci, c'est Galloul qui prend le relais en déviant la balle dans la cage de son gardien, suite au corner bien lifté au premier poteau de Beremla (66'). Le coach Fabbro panique et injecte deux attaquants, mais rien n'y fit. Les Canaris, maîtres de leur sujet, contrent aisément les timides répliques mouloudéennes et dirigent les débats à leur guise, bien que les 10 dernières minutes aient connu les expulsions de Coulybali, Hemani et celle de Chaouchi. La seule mauvaise affaire de Saïb, ce sont les 3 joueurs suspendus pour leur prochain match (ajouté Abdeslam qui écope d'un 3e carton). Par contre, le doute se réinstalle au Mouloudia, et une crise n'est pas a écarter. Le coach a d'ailleurs annoncé « la tenue (hier) d'une réunion urgente avec les dirigeants pour y apporter des solutions », dira-t-il à l'issue de la rencontre qu'il a drivée, rappelons-le, avec, à ses côtés, le manager Zenir et non son adjoint Meguelati. -Arbitrage : Mansouri, Ghomari et Chaâbane Buts : Saïbi (1') et Galloul (66' c.s.c) pour la JSK. Avert. : Douicher, Abdeslam, Oussalah (JSK) Expl. : Coulybali (80') MCA - Hemani (80') JSK et Chaouchi (90') JSK pour cumul de cartons. MCA : Ouamane, Belaïd, Coulybali-Hadjadj (Khoudri) Galloul, Babouche,Younès, Belghomri (Tahraoui), Belkaïd, Hamadou (Badache), Badji Entr. : E. Fabbro JSK : Chaouchi, Meftah, Dimba, Zafour, Douicher(Harkat), Abeslam, Dahouche, Beramla, Saïbi (Derrag puis Mazari 2e GB),Hemani, Oussalah. Entr. : M. Saïb