Devant le nouveau théâtre de verdure de Ténès où il s'était rendu le 30 mai dernier, dans le cadre d'une visite de travail dans la région, le président de la République avait donné des instructions fermes pour que cette infrastructure soit fonctionnelle à 100 %. « Il est inconcevable qu'un théâtre de verdure, qui a été achevé et réceptionné il y a une année, demeure fermé à ce jour », avait-il déclaré d'un ton sévère. Comme réponse, la ministre de la Culture a expliqué que cela était dû à l'absence d'un arrêté d'exploitation qui définit, selon elle, l'organisme gestionnaire auquel il sera rattaché. Or, quatre mois se sont écoulés depuis cette déclaration officielle et aucune solution n'a été trouvée à ce problème. Selon des sources sûres, le document tant attendu n'est toujours pas parvenu aux services concernés, ce qui entrave sérieusement leur mission et rend particulièrement difficile la gestion de cette infrastructure de 1500 places. En fait, il n'y a pas que le théâtre de verdure qui est noyé par la bureaucratie, d'autres structures nouvellement réalisées il y a plus de deux années, à l'image du musée régional et du conservatoire de musique de Chlef, vivent la même situation. D'ailleurs, faute de statut, le premier établissement est confronté à de sérieuses difficultés financières qui l'empêchent même d'honorer ses factures de consommation de l'énergie électrique. Le 11 décembre 2006, une coupure de courant avait eu lieu au moment où le ministre des Moudjahidine prononçait un discours à l'occasion de la cérémonie commémorative. Tout récemment, une troupe théâtrale nationale avait carrément annulé sa représentation pour les mêmes motifs. Le directeur du musée n' y est certainement pour rien, dans la mesure où cette question ne relève pas de ses prérogatives. Il essaie tant bien que mal de faire fonctionner son établissement avec les moyens du bord et l'aide des autorités locales. Mais jusqu'à quand ? Son collègue du conservatoire de musique est logé à la même enseigne et semble éprouver les mêmes difficultés pour gérer son établissement. L'un et l'autre ne peuvent donc ni recruter du personnel ni disposer de l'argent nécessaire pour faire face aux dépenses de toutes sortes. C'est le cas aussi pour le responsable du théâtre de verdure qui doit se débrouiller comme il peut pour maintenir en activité son infrastructure. A quoi bon finalement construire des équipements de cette importance et les laisser ensuite sans statut, voire livrés à eux-mêmes, au moment où la population en a grandement besoin. Il faut dire que le secteur a commencé à renaître de ses cendres avec la réalisation de grands projets, avant de sombrer dans l'oubli et une gestion irrationnelle.